Plus de 200 personnes venues de Bourgogne et de Franche-Comté se sont rassemblées le 27 mai à la Saline Royale d’Arc-et-Senans pour le lancement du Tour des solutions. Ce lieu unique, incarnation d’une utopie politique, économique et sociale réalisée, est l’illustration de la convergence historique entre innovation technologique et innovation sociale, fil rouge de ce Tour des solutions.
Des ateliers pour des nouvelles formes de collaboration
Cette première étape a débuté par une série de 6 ateliers simultanés :
1. Consommation : les circuits courts court-circuiteront-ils le système ?
Cet atelier visait à trouver des solutions pour valoriser les circuit-courts, leur donner plus de visibilité et mesurer leur impact sur plan régional, national et européen. En Franche-Comté, des solutions simples pour favoriser l’émergence des circuits courts sont déjà mise en œuvre dans le secteur alimentaire. Mais d’autres filières plus complexes (bois, textile…) sont confrontés à des problèmes de législation et font face à une concurrence internationale féroce aux prix très compétitifs. Dans ce contexte, un énorme travail de sensibilisation et de conviction est à mener auprès des citoyens.
Avec : La Saline Royale (dans le cadre du projet « Citoyen du Monde »), La Ruche qui dit Oui, Association Le Serpolet…
2. Habitat : peut-on vraiment lutter contre la précarité énergétique ?
Cet atelier partait d’un constat frappant : 13 % des ménages français sont exposés à la précarité énergétique, soit près de 3 400 000 foyers. Les 3 facteurs principaux qui expliquent de cette situation sont : la faiblesse des ressources financières du ménage, la mauvaise qualité thermique du logement et le coût de l’énergie. L’Ademe et les Associations locales telles que l’Ajena proposent de multiples outils de sensibilisation et d’information : appartement témoins, kit informatif, diagnostic pour pallier aux difficultés des ménages. Une des solutions évoquée lors de l’atelier est de développer un partenariat avec La Poste et plus particulièrement les facteurs afin d’identifier, parmi les populations des plus isolées, les ménages touchés par la précarité énergétique.
Avec : l’Ademe, l’Ajena…
3. Entreprises sociales et entreprises classiques : la co-construction, du mythe à la réalité
Partout en France se développent les coopérations entre entreprises de l’économie sociale et solidaire et les entreprises de l’économie « classique ». Impulsées de gré à gré entre acteurs, favorisées par de nouveaux statuts juridiques comme celui de la Société Coopératives d’Intérêt Collectif (SCIC), encouragée par l’émergence des Pôle Territoriaux de Coopération Economique (PTCE), ces coopérations peuvent prendre plusieurs formes : mécénat financier ou de compétence, logiques d’investissement direct, relations de sous-traitance ou de prestation, de collaborations encore plus poussées avec la mise en place de partenariats stratégiques commerciaux, industriels et aussi technologiques…
L’objectif de l’atelier était de mieux comprendre ce qui pousse ces deux mondes qui n’ont pas forcément le même langage à collaborer ensemble, étudier les facteurs de rapprochement, les bonnes pratiques à respecter et les pièges à éviter. Parmi les réponses apportées, un constat : la confiance mutuelle et des objectifs communs clairement définis sont les clés indispensable de la réussite de ce type de partenariat.
Avec : Fondation Vinci pour la Cité, Gare BTT, Groupe La Poste, Pradie…
4. Nouveaux espaces, nouveaux lieux, nouveaux partages : nous ne travaillerons plus comme avant !
Quel serait le travail idéal ? Telle était la question posée aux participants de cet atelier. Après avoir listé les freins à cet idéal, les participants ont cherché des solutions : plus de formation, d’auto-évaluation, des lieux décloisonnés, de l’humour et des nouvelles manières de fonctionner au travail avec davantage de partage de compétences seraient les clés pour se sentir mieux dans son job.
Avec : La Saline Royale, L’Usine de Belfort…
5. Innovation sociale : vers un nouvel écosystème de financement ?
Cet atelier a mis l’accent sur l’importance de l’accompagnement (cf plate forme de financement participatif Graine de Start qui permet d’accompagner les porteurs de projet) l’importance étant de créer une dynamique collective autour du porteur de projet pour éviter l’isolement et gagner du temps. Franche-Comté Active a ainsi témoigné de son savoir faire qui allie financement et accompagnement. KPMG a pu détailler le nouvel écosystème de financements qui existent autour du financement innovation sociale, et la nouvelle implication des pouvoirs publics (via Bpifrance notamment). Enfin, la région Franche-Comté a réitéré sa volonté de soutenir les entreprises sociales par la création d’un fonds pour l’innovation sociale.
Avec : KPMG, Franche-Comté Active, Graine de Start …
6. La coopération : avenir du secteur culturel ?
Cet atelier a permis de détailler les pratiques fondamentales du statut de SCIC et en quoi il est intéressant de l’adopter dans le secteur culturel.
Avec : Péniche Cancale, Coursive Boutaric, La Fraternelle…
Conférences : «Franche-Comté 2025 : un territoire d’innovations dans une France des solutions ? »
Après les ateliers, tous les participants se sont réunis pour assister à trois conférences sur l’innovation sociale en Franche-Comté :
1. 2025 : les entrepreneurs sociaux au cœur de l’innovation collective
Avec André Dupon, Président du Mouves, Alain Lantaume Délégué régional au Groupe La Poste, Christian Sautter, Président de France Active et ancien Ministre de l’Economie
2. 2025 : l’économie circulaire : l’innovation d’aujourd’hui, la norme de demain
Avec Blandine Aubert, Directrice régionale de l’ADEME Franche-Comté, Thomas Buffard, Responsable de SINEO et Directeur Général de la SCIC Réplic Bourgogne
3. 2025 : « le made in territoires », la garantie innovation
Avec Richard Paget Président de Jean-Louis Amiotte SA et David Giffard, Directeur des projets, Groupe SOS
Des débats pour mieux comprendre une autre forme d’innovation qui s’épanouit en silence : l’innovation sociale et les acteurs qui la portent.
Les échanges, avec des invités venus d’horizons très différents, ont permis d’appréhender la manière dont l’innovation sociale peut être générée, notamment en impliquant dans son invention, son expérimentation, sa diffusion et son évaluation des acteurs différents – en premier lieu les usagers. Les participants ont pu mieux comprendre la façon dont elle peut s’incarner concrètement, à travers les échanges autour de l’économie circulaire.
Les débats ont rendu compte enfin de son caractère multiforme et collectif, recourant autant aux sciences humaines et sociales qu’aux technologies numériques, et la nécessité de mieux la financer.
Bref, des débat pour constater qu’à l’échelle d’un territoire, l’innovation sociale concerne tout le monde, et pas seulement les entreprises sociales qui, si elles en sont souvent les locomotives, n’en ont pas le monopole !
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