Hélène Viruega, co-fondatrice d’Equiphoria – le cheval pour surmonter le handicap

Fondé en 2012 par Hélène Viruega et Erik Bogros, Equiphoria est un institut d’équithérapie et hippothérapie pour les personnes en situation de handicap ; une thérapie non médicamenteuse par le cheval dont les bienfaits sont à la fois physiques et psychologiques. L’animal devient ainsi l’allier du psychologue, du neuropsychologue, du kinésithérapeute, du psychomotricien, de l’ergothérapeute, de l’orthophoniste… le temps d’une séance.

Equiphoria compte aujourd’hui 10 salariés et 10 chevaux. L’institut reçoit une cinquantaine de patients par semaine orientés par les institutions de la région. Le modèle économique d’Equiphoria repose exclusivement sur la prestation de services rémunérée par les établissements du médico-social mais aussi par des particuliers venus de toute la France pour des séjours courts.

Le chiffre d’affaires de l’entreprise a augmenté de 50 % entre 2014 et 2015 et son équipe travaille ardemment à la duplication de son projet partout en France et en Europe. Des partenariats sont déjà en court de discussion avec la région Nord-Pas de Calais, la Belgique et la Suisse.

L’interview d’Hélène Viruega

Comment êtes-vous devenue entrepreneure sociale ?

Je suis cavalière depuis l’âge de 12 ans. Ma passion ne date pas d’hier ! Le déclic s’est produit lorsque je vivais aux Etats-Unis dans le Montana. Là, j’ai fait la rencontre d’un pasteur qui essayait de soigner des personnes gravement handicapées avec le cheval. Cette rencontre m’a bouleversée, j’ai alors mis toute mon énergie à l’aider dans son projet. Je me suis formée et j’ai découvert l’association « PATH international » qui m’a permis d’apprendre l’ensemble des normes de sécurité lié à la pratique de l’équithérapie.

Quand je suis rentrée en France, j’ai retrouvé mon ami d’enfance et mon futur mari, Erik, qui a quitté le monde de la finance pour nous permettre de construire un centre d’équithérapie. Moi, avec mon expérience de terrain, ma connaissance du handicap et du cheval, lui avec ses compétences en gestion et en finances, avons très vite formé le tandem idéal pour créer notre entreprise sociale.

Qu’est ce qui fait l’originalité d’Equiphoria ?

A la différence d’autres structures, Equiphoria a mis en place un vrai dispositif de prise en charge du patient : norme de sécurité, d’hygiène, de qualité, grille d’évaluation… Nous mesurons l’impact de la thérapie sur les patients et bientôt sur leur environnement (famille, personnel aidant etc.). Nous sommes d’ailleurs la seule organisation européenne à être accréditée par la Professional Association of Therapeutic Horsemanship International (PATH international). Et je reste étroitement en contact avec les institutions américaines : cette collaboration me permet de rester à la pointe de l’innovation…D’autant que nous mettons en place un programme de recherche ambitieux et nous publions régulièrement en français et anglais dans les revues scientifiques. Nous avons ainsi reçu le statut de jeune entreprise innovante par le Ministère de l’Economie et des Finances dès 2013.

Des conseils pour un futur entrepreneur social ?

Il ne faut surtout pas se décourager. N’importe quel entrepreneur devra faire face à des critiques plus ou moins constructives. Il faut faire le tri et ne pas trop anticiper les obstacles car personne n’est prêt ! L’important c’est d’avoir la passion et de croire assez en son projet pour avoir la niaque de tenir le coup quelles que soient les difficultés rencontrées. Equiphoria ne s’est pas monté en 2 jours, nous avons mis plus d’un an et demi pour trouver un terrain et les bons partenaires. Encore aujourd’hui, nous devons convaincre en montrant nos résultats et gagner en notoriété. Nous aimerions croître plus vite mais il faut composer avec toutes les parties prenantes. Des difficultés, nous en rencontrons encore mais tant que j’aurai cette pointe de folie, je continuerai à mener mon projet.

Enfin, point important, je partage cette vie avec mon mari ; sans lui Equiphoria n’aurait jamais vu le jour. On ne peut pas être bons partout et c’est très important de s’entourer de personnes qui n’ont pas les mêmes compétences que soi-même. La complémentarité c’est la clé !

Pourquoi adhérer au Mouves ?

Nous avons découvert le Mouves suite à une rencontre avec André Dupon, le Président du Mouves, un entrepreneur social comme nous à l’enthousiasme communicatif. Nous nous sommes immédiatement reconnus dans les valeurs portées par le mouvement. Nous incarnons l’entrepreneuriat social dans notre projet. Le Mouves est notre porte-parole auprès des autorités, des acteurs de l’économie et d’une jeunesse en quête de sens.

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