Portrait Filleule : Leslie Marel, CEO de Biomarel
- Quelques mots sur ton parcours
Après une licence en biologie j’ai fais des cours du soir du CNAM pour devenir ingénieur en génie biologique. C’est après une rencontre avec Martine atteinte de la maladie de Charcot que je me suis rendue compte que la communication qui est essentielle pour la sociabilité n’était pas si évidente et accessible pour les personnes handicapées. Martine essayait d’utiliser son ordinateur pour communiquer avec son mari, mais les dispositifs existants n’étaient pas assez sensible ou fiable pour elle. Nous avons donc décider de lui créer un dispositif complet qui lui permette d’utiliser n’importe quel système (ordinateur, tablette, smartphone, windows, apple, linux) uniquement avec sa tête. Les mouvements de tête permettent de déplacer la souris et le clique se fait avec au choix le sourcil ou le menton ou le souffle. Nous nous adressons à tous types de handicap moteur entraînant une mobilité réduite des membres supérieurs.
- Peux-tu nous en dire un peu plus sur Biomarel ?
Biomarel développe des dispositifs médicaux permettant aux personnes handicapées de retrouver de l’autonomie. Nous développons actuellement un dispositif : le BMCONNECT qui permet aux personnes handicapées moteurs avec une mobilité réduite des membres supérieurs ou ayant une difficulté à communiquer de naviguer sur un ordinateur, une tablette, un smartphone en utilisant uniquement leur tête.
- Qu’est-ce qui te fait vibrer dans ton travail ?
Ce qui me fait vibrer c’est de rencontrer les personnes handicapées, leur parler, écouter leurs attentes et voir leur sourire après avoir utilisé notre BMCONNECT
- Le meilleur conseil que tu aies reçu ?
On attendait notre passage dans un comité de financement et un des jury m’a demandé si je comptais passer la main à un CEO homme de plus de 40 ans avec de l’expérience dans entrepreneuriat. J’ai été vexé de sa réflexion même si on a obtenu notre financement. Quelques jours après en discutant avec un dirigeant d’un incubateur qui nous suivait depuis le début de l’aventure et il m’a tout simplement dit : dans le monde de entrepreneuriat, il y a des stéréotypes qui ont la vie dure, pour certains ne pas avoir fait HEC ou être une femme est un handicap dans un milieu fait d’homme. Alors fais de ce qu’ils considèrent comme une tare, ta différence et ta force. Ce qui te différencie de tes concurrents, ton pragmatisme. Ne jamais lâcher et croire en ses rêves.
- En un mot, la chose la plus folle que tu aies faite dans ta vie d’entrepreneure sociale ?
Préparer mon pitch pour un concours 1h avant. L’inspiration me manquait et puis 1h avant tout est venu, alors j’ai tenté et j’ai gagné !
- Comment vois-tu l’impact des femmes évoluer sur le monde professionnel ces dernières années ?
De plus en plus de femme font des entreprises, ou reprennent des activités et les font prospérer parfois dans des milieux typiquement masculin. Et les dernières études démontrent que les entreprises gérées par une femme était plus pérenne alors, d’ici quelques année, j’espère voir une société égalitaire avec des entreprises qui sauront mettre de l’altruisme dans leur métier.
- Selon toi, quels sont les leviers pour pousser l’entrepreneuriat social féminin à ce jour ?
Les concours sont de très bon moyens de révéler les talents au féminin, peut-être également plus de programme d’accompagnement à viser national ou Européen. Être une femme ne veut pas dire micro-entreprise, il faut savoir viser haut dès le départ.
- Une femme qui t’inspire ?
Michelle Obama ! Sans hésiter, une femme de caractère avec une vision très nette de sa trajectoire et qui n’a pas peur d’avancer et entraîne facilement les autres autour d’elle pour des grandes causes. Ce leadership au féminin c’est ce qui fait Michelle Obama.
- Pourquoi avoir eu envie de rejoindre le programme LeadHer ?
J’ai gagné cette adhésion avec le concours Créatrices d’Avenir et si au début j’étais perplexe car pas habituée de programme au féminin. Et bien j’ai été plus que ravie de découvrir ce programme ! Merci !