Nadine Jouanen et Karine Zufferey – Percolab

L’aventure Percolab est née d’une ambition sociale forte : renforcer les pratiques collaboratives et participatives des organisations afin de mieux travailler dans la complexité et pour le bien commun.

Basée à Montréal depuis 2007, et présente depuis 2014 à Montpellier, cette entreprise sociale œuvre dans les domaines de l’innovation sociale et organisationnelle en misant sur des approches qui mobilisent l’intelligence collective. Deux nouvelles « cellules » d’activité sont également aujourd’hui en émergence à Barcelone et Bruxelles.

Nadine Jouanen et Karine Zufferey, co-fondatrices de Percolab à Montpellier, nous racontent leur engagement pour « percoler » l’intelligence collective au service d’un futur plus équitable et inclusif.

Comment êtes-vous devenues entrepreneures social ?

Karine  : J’ai tout d’abord été chargée de projets au sein d’ONG. L’une de mes missions m’a amenée à travailler sur le développement du dialogue entre parties prenantes. C’est dans ce cadre que j’ai découvert l’entrepreneuriat social. Nous organisions des plateformes internationales de dialogue entre parties prenantes et des entrepreneurs sociaux y étaient associés. C’est un champ qui m’a passionnée. Il venait faire la synthèse entre deux mondes avec lesquels j’étais en lien, celui des ONG mais aussi celui des affaires. Quand je suis arrivée à Montpellier, je savais que je voulais m’engager dans cette voie. La suite de l’histoire, je la confie à Nadine…

Nadine  : J’ai eu un parcours de consultante dans le champ de la gestion par compétences. Mon histoire avec Percolab remonte à 2007. Samantha Slade venait de fonder l’entreprise à Montréal, avec une approche sociale et solidaire. C’est ma collaboration avec elle qui m’a permis de me rendre compte, peu à peu, qu’il était possible de concilier travail sur les « communs » et approche entrepreneuriale. En 2013, j’ai fait le choix d’un retour en France, avec l’idée d’y développer Percolab. Ma rencontre avec Karine s’est faite à l’occasion d’une conférence du Mouves à Montpellier. Nous avons mûri et opérationnalisé le projet ensemble

Qu’est-ce qui fait la spécificité de Percolab ?

Nadine  : 3 piliers fondent notre approche :

  1. L’auto-organisation. Percolab se développe sur le mode de l’auto-organisation et nous accompagnons les organisations sur ce même chemin.
  2. La communauté de pratiques l’« Art of Hosting » qui nourrit nos approches participatives. Cette communauté de pratiques professionnelles rassemble plusieurs milliers de membres partout dans le monde et partage, depuis plus de 20 ans, un riche savoir pour avancer ensemble en intelligence collective.
  3. Les communs, avec l’idée de redonner à l’entreprise une place de producteur de communs et de remettre l’humain au centre.

Karine  : Ces 3 piliers sont soutenus par des pratiques essentielles pour nous. Nous nous vivons comme des « praticiennes » animées par une exigence : celle de la congruence entre ce que nous proposons à nos clients et nos propres pratiques internes. Je peux aussi ajouter que, sur le plan de nos interventions, nous nous vivons comme des « hôtes » d’activité. Nous offrons des « containers » qui permettent de déployer un contenu de qualité, de créer un cadre de confiance pour que les participants puissent exprimer le meilleur d’eux-mêmes.

Quels obstacles avez-vous rencontrés et comment les avez-vous surmontés ?

Karine : Au moment de la création de Percolab en 2014, sous forme de SAS de l’ESS, l’élaboration des statuts nous a demandé un travail important. La loi ESS venait d’être promulguée et nous étions parmi les premières entreprises à adopter ce statut. Il n’y avait pas de modèles préexistants et les décrets d’application se faisaient attendre. Nous voulions absolument nous inscrire dans l’ESS et nous avons dû retravailler nos statuts à plusieurs reprises. Notre comptable nous a été d’un grand secours et nous avons aussi profité de l’expertise apportée sur le sujet par Mathieu Castaings, à l’occasion d’un atelier du Mouves.

Nadine : Une seconde épreuve que nous rencontrons aujourd’hui est liée aux contraintes administratives propres à notre champ d’activité, celui de la formation. L’inscription sur « datadock », au titre d’organisme de formation, est nécessaire mais très complexe.

Quels sont vos enjeux de développement actuels ?

Nadine : Le 1er défi concerne la durée de nos interventions. Nous menons beaucoup de formations de courte durée. Nous faisons également de l’accompagnement mais nous aimerions qu’il soit de plus long terme. Cela nous permettrait de mesurer véritablement l’impact de notre travail. Le 2ème défi concerne notre équipe. Nous assurons nous même les tâches liées à la gestion de l’entreprise. Cette charge étant conséquente, nous aimerions que l’équipe de Percolab soit plus élargie afin d’assurer un meilleur partage des fonctions « support » et de dégager du temps pour notre cœur de métier.

Karine  : C’est un sujet délicat car, au sein de Percolab, chaque collaborateur est, en quelque sorte, un travailleur indépendant qui partage toutefois des valeurs et un cadre commun. Nous n’avons donc pas vocation à mener un processus de recrutement classique. Nous fonctionnons sur la base d’un processus d’intégration. Ce processus peut être long, il permet de maturer une démarche commune, avant de devenir éventuellement associé.

Des conseils pour un.e futur entrepreneur.e social ?

Surtout ne pas rester seul !

Pourquoi avoir rejoint le Mouves ?

Karine : J’ai rejoint le Mouves suite à ma rencontre avec le délégué régional du mouvement à Montpellier. J’y ai vécu de belles rencontres et de beaux moments. Aujourd’hui, l’équilibre entre la centralisation du mouvement et les dynamiques régionales est un enjeu. Nous travaillons également à la dynamisation de la communauté à Montpellier. Le Mouves, c’est aussi un réseau de pairs qui, au delà de la diversité des activités de chacun, permet des synergies car nous partageons un fond commun.

Nadine : C’est à mon retour en France que j’ai rejoint le Mouves. Je voulais créer une entreprise qui ait du sens et j’ai cherché les réseaux qui résonnaient par rapport à cette démarche. L’une des premières réunions à laquelle j’ai assisté à mon arrivée était organisée par le Mouves. J’ai fait de belles rencontres au sein du réseau.

En savoir plus : infofrance@percolab.com | www.percolab.com

Un prochain temps fort à noter  : « L’art du leadership participatif », 3 jours pour découvrir l’Art of Hosting, du 31/01/18 au 02/02/18 à Sommières. Plus d’infos

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