Chiffres et mots clés
26700 personnes ont obtenu asile.
Environ 80 000 personnes ont demandé asile en 2015.
Le nombre de demande d’asile accordée chaque année est compris entre 20 000 et 30 000,
Les personnes dites « relocalisées » seront accueillies par la France suite à l’engagement de François Hollande, soit 32 000 réfugiés en deux ans, principalement orientés depuis les centres d’enregistrement situés en Grèce ou encore en Italie.
(Source : Office Français pour la Protection des Réfugiés et des Apatrides)
Exilé : quelqu’un qui est expulsé ou obligé de vivre hors de sa patrie ; lieu où cette personne réside à l’étranger (source Larousse)
Réfugié : Personne ayant quitté son pays d’origine pour des raisons politiques, religieuses ou raciales, et ne bénéficiant pas, dans le pays où elle réside, du même statut que les populations autochtones, dont elle n’a pas acquis la nationalité. (Source Larousse). On parle de réfugié ou de réfugié statutaire d’une personne qui a obtenu le droit d’asile.
Demandeur d’asile : personne arrivée sur le territoire en attente de régularisation
L’évidence veut que ce phénomène migratoire, loin de se tarir, s’accentuera dans les prochaines années avec l’enlisement de certains conflits dans le monde et le réchauffement climatique. Il faut donc des réponses globales : les entrepreneurs sociaux innovent et construisent des solutions durables pour l’accueil et l’intégration des réfugiés. Ils investissent notamment autour de deux enjeux essentiels, depuis trop longtemps traités séparément : l’hébergement et l’accompagnement sur le chemin de l’emploi.
André Dupon, président du Mouves et président du Groupe Vitamine T, Jean Marc Borello, président du Groupe SOS, Alice Barbe, directrice de SINGA, Frédéric Bardeau, président de Simplon.co et Eric Pliez, directeur général de l’association Aurore ont signé une tribune parue mardi 7 juin dans La Croix pour défendre les orientations et les propositions des entrepreneurs sociaux.
L’enjeu de l’hébergement
Le Groupe SOS a trouvé 300 places en Ile-de-France dans des structures existantes ou dans des hôtels en moins de 72 heures. Problème, « Une fois le droit d’asile obtenu, les exilés sont en droit d’obtenir un travail et un toit, pourtant ils sont encore plus de 1000 à être hébergés dans des dispositifs d’urgence en Ile-de-France » s’indigne Eric Pliez, directeur de l’Association Aurore.
Pour désengorger les sites parisiens et proposer une meilleure alternative aux réfugiés statutaires, l’association Aurore a mis en place un programme pilote dans la ville d’Aurillac où de nombreux emplois sont à pourvoir. Le concept : proposer une offre d’installation complète couplant le logement et l’emploi. Ce programme suppose un accompagnement progressif : visite et immersion dans la ville pendant 5 jours, validation du projet d’installation, aide à la recherche d’emploi… L’installation est effective dès lors que l’exilé a l’assurance d’obtenir un emploi et un logement. Aurore déploie aujourd’hui cette offre dans d’autres villes telle que Nantes.
« Il y a aujourd’hui en France 50 000 logements vides un quart de l’année alors que les temps d’attente pour obtenir un logement social à Paris peut aller jusqu’à plus de 12 ans ! ». Partant de ce constat, Clément Picard-Zivy a créé Welcomhere : une plateforme qui vise à aider les personnes réfugiées (qui ont obtenu leur statut) à emménager en France en les orientant vers un département, une ville ou un quartier en fonction de leurs profils (type de logement souhaité, opportunité d’emploi, centre d’intérêt, langues etc.) Les réfugiés qui souhaitent s’installer dans la ville de leur choix sont mis en relation avec des « locaux », communauté d’accueil qui peut les aider à bien s’intégrer dans leur nouvelle vie. »
Le documentaire “Des clés dans la poche – Un toit pour une nouvelle vie”, suit la vie d’exilés qui tentent de reconstruire un avenir à Aurillac (Cantal) grâce au programme conduit par l’association Aurore. Ce film condense deux ans dans les pas de ces personnages qui veulent se relever et de ceux qui les soutiennent.
Un documentaire réalisé par Edouard et Stan Zambeaux.
Une coproduction Yuzu Productions, Public Sénat, TVM Est Parisien et Télim TV
Accompagner sur le chemin de l’emploi
Singa rassemble aujourd’hui 25 000 personnes engagées autour des exilés pour leur permettre de se rencontrer à travers des activités sportives et culturelles, de tutorat linguistique ou par l’accueil chez un particulier. Depuis en 2012, l’association a aussi mis en œuvre un programme d’accompagnement à la création d’entreprise pour les réfugiés : 50 projets professionnels, entrepreneuriaux, artistiques, civiques ou culturels ont déjà été lancés. Parmi eux Karibuny, une plateforme visant à aider l’intégration des exilés par l’accompagnement vers l’éducation et l’emploi.
Simplon.co a développé un projet pilote destiné à former au métier de développeur web 15 réfugiés syriens diplômés. Dans un second temps, l’entreprise sociale aimerait étendre son programme à des réfugiés non-diplômés et à mixer les classes de réfugiés avec les autres classes. « A terme, confie Frederick Bardeau cofondateur de Simplon.co, nous souhaiterions mettre en place ce dispositif dans l’ensemble des 25 écoles simplon. »
Unis-Cité a mis en place un programme expérimental de service civique spécialement conçu pour l’accueil des exiléspartenariat avec Singa, le groupe SOS, Aurore et l’Armée du Salut. Ces jeunes accompagnent les exilés pour les démarches administratives, chez le médecin, mais leur propose également des activités culturelles et sportives. Ce programme ne bénéficie pas seulement à l’exilé, son impact se répercute sur les familles, les travailleurs sociaux, les membres de la communauté. Etc. Cet accompagnement contribue à décloisonner et casser les idées reçues.» explique Marion Lélu, Responsable Programmes et Innovation à Unis-Cité.
« J’ai eu la chance, en arrivant en France, de rencontrer des personnes bienveillantes. Aujourd’hui c’est à moi de favoriser cette intégration par l’émergence d’une grande communauté d’entraide rendue possible par le numérique. » Leyla Gutierrez
Jean-Marc Borello
Président du Groupe SOS
“Accueillir et héberger dans de bonnes conditions 30 000 personnes dans un pays de 70 millions d’habitants, c’est possible, il faut juste que tout le monde accepte de travailler ensemble.”
Alice Barbe
Directrice de SINGA
“Notre communauté favorise l’inclusion des réfugiés via des rencontres autour de centres d’intérêt communs ; Singa ce n’est pas un projet pour les réfugiés ; c’est un projet de société avec les réfugiés”
Eric Pliez
Directeur d’Aurore
“Je suis convaincu que l’accueil des exilés est une chance pour nos territoires afin de redynamiser l’économie de régions désertées, oubliées qui ont pourtant besoin de main d’œuvre !”