Portrait de Wissam Mimouni – Fiers de lettres

Fiers de Lettres est une librairie – salon de thé dédiée à la promotion des alternatives durables qui se situe au 1 rue du bras de fer à Montpellier et qui ouvrira ses portes le 19 juin 2018. Wissam et Chloé, les deux fondatrices, proposeront tous types d’ouvrages qui abordent les alternatives durables mais pas que ! Côté salon de thé, elles ont fait une sélection de boissons et mets locaux, écologiques et délicieux ! Fiers de Lettre sera surtout un lieu de vie où chacun pourra trouver son bonheur : jeux collaboratifs, ateliers de Do It Yourself, signatures de livres…

 

Peux-tu me parler de ton parcours et de ce qui t’a amené à l’entrepreneuriat social ?

 

J’ai fait une formation à l’école de management de Lyon, puis j’ai travaillé pendant dix ans en tant que consultante sur les performances industrielles. J’agissais sur les méthodes de travail, le management des équipes afin d’améliorer le bien-être des salariés et en conséquence la performance. Je n’étais pas vraiment destinée à devenir entrepreneuse ou entrepreneuse sociale. Mon expérience de consultante m’a permis de réfléchir sur ma vision de la société, notamment au cours de ma dernière mission dans une usine qui venait de connaître un plan social d’une grande ampleur qui a bouleversé les équipes. J’ai travaillé pendant deux ans au sein de cette usine et j’ai eu besoin d’un changement radical, de prendre une position franche sur les questions de société, sur la vision de l’entreprise, etc… Cette mission m’a bouleversé à titre personnel, je ne pouvais plus comprendre que la logique économique puisse prendre autant le dessus sur l’impact social.

J’avais envie de m’inscrire dans une démarche plus cohérente qui me permette d’afficher mon positionnement tout en ayant une entreprise qui marche et qui porte mes valeurs, que ce soit en termes de gestion ou d’objet. Comme je viens d’une famille engagée qui a toujours transmis ses messages à travers le livre, c’était pour moi évident que ce que j’allais faire allait tourner autour du livre.

J’ai donc quitté mon travail et j’ai fait une formation de libraire. Avec Chloé, nous avons longuement réfléchis et nous nous sommes dit qu’une librairie engagée avec des activités complémentaires pour faire le lien entre l’écosystème et le grand public avait sa place à Montpellier. Nous nous sommes donc lancées et sommes devenues, apparement, des entrepreneuses sociales.

 

Est-ce que tu as rencontré des obstacles lorsque tu as choisi de te lancer dans l’entrepreneuriat social ?

 

Lorsque j’ai commencé à parler de mon envie de créer une entreprise qui ait un impact social, notamment aux directeurs des usines dans lesquelles je travaillais, on ne m’a pas prise au sérieux, beaucoup pensaient que j’allais faire du bénévolat. Mais leur réaction n’a pas été une surprise. Mon principal obstacle a été de connaître l’écosystème de l’économie sociale et solidaire de manière globale et surtout locale. Lorsque j’ai réussi à y accéder, le projet de Fiers de Lettres était déjà bien avancé et, de ce fait, nous n’avons pas eu accès à un accompagnement sur la partie ESS du projet. L’autre difficulté a été de maîtriser le langage ESS mais heureusement sur ce point, comme sur le précédent, Chloé, mon associé qui vient de ce milieu, m’a grandement aidé à fluidifier les relations et le dialogue avec les différents acteurs de l’ESS du territoire, d’où l’intérêt, entre autres choses,  de notre association d’ailleurs !

 

Quel est l’enjeu principal de Fiers de Lettre aujourd’hui ?

 

Nous sommes dans notre année d’ouverture donc l’enjeu à court terme c’est d’ouvrir dans un mois ! Nous sommes un peu débordées entre les travaux, les livres à acheter, la machine à café, les tasses et même les cuillères que nous avions oublié ! C’est une étape passionnante mais cela nous prend beaucoup de temps !  Dans un second temps, l’enjeu sera de faire connaître la librairie à Montpellier, de réussir à ancrer de façon claire et compréhensible notre position auprès du grand public. Notre objectif c’est d’être identifié comme un lieu parlant des enjeux de société de manière accessible et pédagogique à travers différentes formes de littératures et de rendre plus aisé le fait de pousser la porte d’une librairie, qui plus est d’une librairie engagée.

 

Quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui comme toi veut se lancer dans l’entrepreneuriat social ?

 

Il faut savoir s’entourer de professionnels mais aussi de gens qui croient au projet tout en restant suffisamment lucides pour donner des conseils pertinents. Il est important de partager son idée et d’avoir recours à  un vrai accompagnement par des professionnels : cela permet d’aller plus loin, plus vite et de manière plus sûre. Il faut aussi avoir de beaucoup de patience pour accepter les aléas et continuer à y croire.

 

Pourquoi est-ce que tu as choisi de rejoindre le Mouves ?

 

J’étais déjà une grande fan de Mohammad Yunus et du Social Business avant de connaître l’entrepreneuriat social et c’était assez logique pour moi de devenir membre du Mouves parce que je suis plus que convaincue par ce mode d’entrepreneuriat et de gestion d’entreprise.

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