Portrait de Florence Delage Sicard – La Petita Moleta

 

La Petita Moleta – Brasserie & Compagnie est une association agréée entreprise d’insertion qui porte un projet de lutte contre l’isolement social en promouvant le travail. La Petita Moleta s’inscrit dans le paysage de l’économie sociale et solidaire à travers la formation de futurs professionnels, la création d’emplois ainsi que le soutien à l’économie locale par l’achat de denrées en circuits.

 

  • Comment êtes-vous devenue entrepreneure sociale ?

Je viens du secteur social où j’ai été éducatrice spécialisée, chef de service et directrice de structure sociale. Ce sont ces différentes expériences professionnelles couplées à mes expériences personnelles qui m’ont fait me rendre compte qu’il fallait que je tire profit de ces expériences en les mettant en commun pour défendre une cause. J’avais pour envie de relier les gens du social et ce du monde de l’entreprise classique. Je me suis donc associée avec Béatrice, qui est issue du monde de l’entreprise classique car j’avais besoin d’autres personnes qui pouvaient m’apporter des compétences que je n’avais pas pour créer une entreprise d’insertion.

 

  • Comment s’organise votre projet ?

Pour pouvoir faire vivre notre idée nous avions besoin de proposer une structure d’insertion professionnelle mais dans un lieu ordinaire et dans lequel les clients se sentent bien. Notre projet consiste à proposer une structure d’insertion professionnelle mais dans un lieu ordinaire. Dans ce lieu, le client peut être tout le monde, il n’est pas nécessairement spécialisé. A ce lieu nous avons inclut la Culture car je suis convaincue que l’être humain ne doit pas être réduit au monde professionnel, il doit pouvoir avoir de l’échange. Ce lieu est donc aussi un lieu de divertissement où nous menons des actions à destination des seniors. Nous avons notamment mis en place différents ateliers tels que le café gascon (échange en patois landais), les ateliers mensuels de tricot, les ateliers jeux au départ destinés aux seniors mais qui s’étendent aux jeunes car les grands-parents y viennent souvent accompagnés de leurs petits-enfants, les ateliers spécial culture sous la forme de dîners/conférences. Nous sommes aussi partenaires de la Ligue d’Enseignement dans le cadre du programme Lire et faire lire, qui consiste à former des bénévoles de plus de 50 ans afin qu’ils lisent aux enfants, nous accueillons certains de cs ateliers de lectures à la Petita Moleta.

La Petita Moleta est un lieu classique, mais aussi un lieu beau et bien entretenu car l’insertion n’est pas quelque chose qui doit être vu comme moche, laid. Il est important d’avoir un lieu respectueux si l’on a pour ambition de respecter les gens.

 

  • Quels sont les enjeux de votre structure ?

La Petita Moleta est conventionnée Entreprise d’insertion. Nous avons donc une obligation de résultat. Notre structure propose des contrats à durée d’insertion, à l’issue de ces contrats il y a une sortie positive vers l’emploi ou une formation certifiée qualifiante avec un diplôme à la clé.

Pour réussir cela il faut commencer par déconstruire les préjugés que les entreprises peuvent avoir sur l’insertion. Il est nécessaire que les entreprises adoptent un regard professionnel sur les personnes et ne doivent pas s’arrêter sur le statut d’insertion.

Ainsi notre présentation aux entreprises aura deux effets :

  • Tout d’abord un enjeu de rencontre en invitant les entreprises afin qu’elles réalisent que l’insertion n’est pas quelque chose de vilain,
  • Puis nous devons finaliser la rencontrer afin de dégager un revenu pour ne cumuler les charges.

Il faut toujours être dans la dynamique de créer. Je prends souvent l’exemple de la tisse d’une toile qui s’agrandit avec tous les partenaires autour. Mon maitre mot est : faire sens. Mais pour faire sens il faut que ça ait du sens.

 

  • Quel(s) conseil(s) pourriez-vous donner à un.e nouveau/nouvelle entrepreneur.e social.e ?

Il faut avoir envie, ne pas se lancer dans un projet par défaut. Il faut aussi faire preuve de ténacité en allant saisir les opportunités. Etre opportuniste selon moi c’est savoir saisir toutes les opportunités que l’on peut avoir tout en s’entourant des bonnes personnes car seul l’on ne fait rien. Il faut aller chercher l’expertise et accroitre son expérience tout en arrêtant de croire que l’entreprise est dédiée aux anciens qui ont de l’expérience. On oublie les jeunes et c’est eux qui nous apprennent et construisent DEMAIN. Dans le bénévolat par exemple les profils sont très variés et c’est un vrai souffle car toutes ces personnes ont pleins de choses à nous apporter. Il faut savoir rester apprenant en ne cessant jamais d’apprendre.

 

  • Pour quelles raisons avez-vous adhéré au Mouves ?

J’ai eu la chance de rencontrer Marie [ancienne coordinatrice du MOUVES Nouvelle-Aquitaine] qui m’a présenté le MOUVES. L’association correspondait à nos valeurs, à ce que l’on voulait défendre. Le plaidoyer me parlait beaucoup car c’est quelque chose que j’ai pratiqué dans mon ancien emploi. Il faut prendre la parole des personnes qui sont sur le terrain, la formaliser afin de la faire entendre aux pouvoirs publics et contribuer à faire changer les choses. C’est ce que le MOUVES pratique tout en fédérant une communauté d’entrepreneurs sociaux. Fédérer est quelque chose d’important car nous sommes dans des terres qui se développement et dont il faut continuer à encourager leur développement.

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