Stéphanie Goujon – L’agence du Don en Nature : Redistribuer des produits neufs pour lutter contre le gaspillage et l’exclusion

Chaque année, 600 millions de produits de bonne qualité sont jetés alors que 9 millions de personnes en France vivent en dessous du seuil de pauvreté. L’Agence du Don en Nature est née de ce triste constat, en 2008,  avec un double objectif de lutter contre le gaspillage et exclusion. En pratique, l’entreprise sociale collecte des produits neufs non alimentaires auprès des entreprises et des particuliers qu’elle redistribue ensuite aux plus démunis via le tissu associatif local. 850 000 personnes dans le besoin sont ainsi aidées chaque année.

Aujourd’hui, l’agence du Don en Nature compte 12 salariés, une trentaine de bénévoles sur tous les territoires et connaît une croissance 15 % par an. Soutenue par Google, lauréate du Google Impact Challenge, l’association se développe sur le plan numérique avec la première collecte en ligne non-alimentaire pour le grand publique.

 « Notre particularité est que nous redistribuons des produits neufs, ce gage de qualité procure un sentiment de fierté à nos bénéficiaires » – Stéphanie Goujon – Directrice de L’agence du Don en Nature

L’interview

Comment êtes-vous devenue entrepreneure sociale ?

Diplômée d’HEC, j’ai travaillé pendant 11 ans dans la publicité ; après la naissance de ma fille j’ai commencé à m’intéresser au développement durable. Mon ancien maitre de stage m’a alors proposé de répliquer un modèle déjà implanté aux USA, c’est ainsi que je me suis lancée dans l’aventure de l’Agence du Don en Nature ; d’abord comme bénévole puis comme directrice générale. C’était un pari risqué, car le concept était totalement nouveau. Mais je crois que tout entrepreneur doit savoir faire preuve d’audace pour innover.

Quels obstacles avez-vous surmontés ?

La première grosse difficulté a été de convaincre les partenaires. Comme nous partions de zéro, il fallait montrer patte blanche et rassurer nos partenaires associatifs.  Aujourd’hui, alors que nous sommes reconnus, l’enjeu est d’étoffer notre maillage territorial et gérer notre croissance. Cela suppose de mettre une place une conduite du changement en termes de système d’information, d’entrepôts logistiques, mais aussi sur le plan RH, en accompagnant les salariés. Avec l’accélération et les évolutions du marché, la plus grande difficulté est de prendre le temps d’ancrer nos projets afin de consolider nos bases tout en continuant d’innover.

Quel conseil donneriez-vous à un futur entrepreneur social ?

Comme je le disais, innover c’est la clé, un entrepreneur social ne doit jamais se reposer sur ses lauriers ! Après huit ans, il est essentiel pour moi, qu’ADN garde sa fraicheur et continue de séduire. Nous sommes en train d’écrire un nouveau chapitre de notre Histoire en élargissant notre modèle au grand public et en proposant aux entreprises de mesurer leur impact via « l’éco calculateur ». Cet outil, élaboré par AK2C permet de chiffrer de manière global l’impact du don que ce soit en matière économique (ex : crédit d’impôt), social/sociétal (ex : fierté des collaborateurs) ou environnemental (ex : réduction des déchets).

Pourquoi avoir adhéré au Mouves ?

L’entrepreneuriat social s’inscrit dans notre ADN, le Mouves était donc une évidence. De plus, venue de « l’entreprise classique », je suis sensible à cette culture de l’impact qui emprunte des outils du privé pour les mettre au service de l’intérêt général. Au Mouves, il y a une vraie dynamique territoriale et des passerelles vers les grands groupes privés ce qui me semble essentiel pour faire grandir notre modèle et changer la société.

0 Commentaires

Laisser une réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

©2024 Le Mouves | Mentions légales | Contact  | Propulsé par Suite Communication

Vous connecter avec vos identifiants

Vous avez oublié vos informations ?