L’intrapreneuriat social serait-il la nouvelle frontière de l’innovation sociale en entreprise ?
L’intrapreneur social constitue en tous les cas lui, le pendant de l’action des entrepreneurs sociaux au sein de l’entreprise « classique ». Cet entrepreneur-salarié s’inscrit dans une démarche entrepreneuriale interne à l’entreprise et cherche à développer une solution à un problème social et/ou environnemental donné. A cet effet, il combine modèle économique viable et projet social en lien avec le cœur de métier de l’entreprise. A travers cette démarche, il est porteur d’innovation sociale et d’impact social renforcé pour sa société.
Face à la multiplication des initiatives de ce type et à leurs succès, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à vouloir encourager et soutenir les démarches de leurs intrapreneurs. C’est pour cette raison que le Mouves a souhaité s’intéresser aux facteurs clés de succès du développement de ce nouveau phénomène : qu’est ce qui motive les intrapreneurs sociaux ? Quel intérêt pour une entreprise de leur faire confiance ? Comment peut-elle accompagner leur réussite ?
Pour répondre à ces questions, le Mouves a organisé le 12 février 2013, son 3ème évènement consacré à l’intrapreneuriat social en partenariat avec le cycle des Alter Mardis Parlons Solutions et le Fonds Suez Environnement. Cette conférence qui a réuni près de 200 participants était organisée au cœur de la Défense, au siège de Suez Environnement. Le Mouves vous livre les principaux enseignements et facteurs clés de succès qui se dégageaient de ces échanges.
L’intrapreneur social doit être entrepreneur dans l’âme
Pour porter un projet d’intrapreneuriat social, l’intrapreneur doit savoir prendre des risques, faire preuve d’innovation, savoir convaincre, faire « sauter les verrous » internes et entrainer la hiérarchie dans son projet (leadership). C’est un pionnier dans l’entreprise qui sait articuler un business plan viable à fort impact social et porter un projet de création d’entreprise jusqu’au bout. Dans le cas d’Hatem Sedkaoui, le projet d’Intrapreneuriat social qu’il a porté l’a même conduit à prendre la direction de l’entreprise sociale (Next Textil Association) qu’il a crée à l’intérieur de son groupe.
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Témoignage de Hatem Sedkaoui
Découvrez l’Intrapreneuriat social – Hatem… par Mouves
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Le projet doit être cohérent avec les missions de l’entreprise
La première qualité d’un projet d’intrapreneuriat social est d’être cohérent avec le projet et les missions de l’entreprise dans laquelle il est amorcé. Ainsi, il ne serait pas judicieux pour un salarié d’une entreprise du secteur du cosmétique de proposer à sa direction de se lancer dans un projet de tri des déchets embauchant des salariés en insertion, alors que ce cas de figure est tout-à-fait logique pour un salarié de Suez-Environnement / Sita (vidéo ci-dessus).
Pour s’inscrire dans la durée, l’intrapreneur social doit savoir articuler sa recherche de sens et son projet social ou environnemental avec les enjeux auxquels fait face son entreprise (secteurs d’activité, stratégie, etc.).
L’engagement et le soutien de l’entreprise est primordial
Quelques soient les qualités du projet et du salarié qui le porte, l’engagement de l’entreprise aux côtés de l’intrapreneur social est le facteur clés de succès déterminant pour la viabilité du projet. Il est nécessaire de trouver une dynamique favorable et des personnes clés en interne prêtes à soutenir le projet. La culture entrepreneuriale de l’entreprise dans laquelle se trouve l’intrapreneur social jouera par ailleurs un rôle accélérateur. Mais c’est bien le soutien en financements, expertises, ressources humaines – etc. – de l’entreprise qui permettra à l’intrapreneur de favoriser ses expérimentations et de concrétiser sa démarche.
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Témoignage de Rute-Isabel Virgilio Venancio
Découvrez l’Intrapreneuriat social – Rute… par Mouves
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L’intrapreneur devrait également proposer un modèle économique hybride, équilibré qui assure la pérennité financière du projet, qui s’inscrit dans le marché et mobilise les ressources financières de l’entreprise, voir des financements publics.
Un projet vertueux pour l’entreprise.
Un projet social intégré à la stratégie de l’entreprise permet une logique gagnant-gagnant pour la collectivité, les collaborateurs et l’entreprise elle même. L’intrapreneuriat social constitue également un outil de motivation des ressources humaines novateur et original, qui permet de faire évoluer les pratiques managériales, qui valorisent la créativité, la prise de risques, la capacité à combiner l’intérêt général avec les métiers de l’entreprise.
L’intrapreneuriat social ouvre ainsi, une voie vertueuse pour l’entreprise car cette dernière devient un laboratoire d’innovation sociale qui lui permet d’améliorer son impact social en la plaçant, non pas « à côté », mais au cœur de sa stratégie !
Liste des intervenants à l’évènement :
Différents invités ont eu l’occasion d’intervenir pour témoigner de la réalité de l’intrapreneuriat social. En introduction du sujet, Elisa Lewis de l’agence Odyssem, experte de la question et co-auteur de l’étude « Intrapreneuriat social : la nouvelle frontière de l’innovation sociale pour l’entreprise » ; pour donner le point de vue de l’entreprise, Frédérique Raoult, Directrice de la Communication et des relations sociétales de Suez Environnement & Vice-présidente du Fonds Suez Environnement Initiatives ; et enfin, deux intrapreneurs sociaux, Sylvain Planchon, Président d’Aquassistance et Emmanuel de Lutzel, responsable Micro-Finance de BNP-Paribas qui ont pu raconter leur aventure d’entrepreneurs sociaux. La soirée était animée par Thierry Sibieude, Directeur de l’Institut de l’Innovation et de l’Entrepreneuriat Social – ESSEC Business School. Jean-Marc Borello, Président du Groupe SOS et Président du Mouves. Jean Sarkozy du Conseil Général des Hauts-de-Seine.