Portrait Filleule : Julie Maillard, Fondatrice de Avec plaisir
- Quelques mots sur ton parcours
Intolérante au gluten et au lactose depuis 2011, j’ai vite rencontré au quotidien des difficultés pour manger à l’extérieur que ce soit le midi avec mes collègues, ou le soir pour une sortie entre amis.
Diplômé d’un mastère Audencia Business School et Centrale Nantes, j’ai réalisé une thèse à la fin de mes études sur les allergies et les courses. Consultante designer pour un cabinet de conseil en stratégie parisien, j’ai d’abord travaillé sur des sujets liant Business, Technology et innovation, comme par exemple sur l’alimentation avec l’arrivée du règlement INCO au sein de Carrefour. J’ai ensuite eu l’opportunité de m’occuper de la création d’une filiale conseil dans la Silicon Valley, puis de diriger un lab innovation à Paris. C’est à San Francisco que j’ai pris conscience de la nécessité de passer à l’action pour fournir une solution simple et fiable pour trouver des endroits où manger en sécurité.
- Peux-tu nous en dire un peu plus sur Biomarel ?
Avec Plaisir est le 1er site et application communautaire destiné aux personnes ayant des contraintes alimentaires (allergie, intolérance, diabète, vegan…) et à leur entourage, pour leur permettre de trouver toutes les bonnes adresses sans gluten et plus largement sans allergènes (restaurant, pâtisserie, hôtel…) autour d’eux, en France.
- Qu’est-ce qui te fait vibrer dans ton travail ?
Me battre au quotidien pour une entreprise qui a du sens : savoir que les actions que je réalise chaque jour ont pour but de faire évoluer le marché, pour que tous les allergiques et intolérants puissent demain se faire plaisir n’importe où comme n’importe qui. Et que manger à l’extérieur ne soit plus source d’exclusion.
- Le meilleur conseil que tu aies reçu ?
Le meilleur conseil que j’ai reçu : m’obliger à me poser ½ journée par mois pour prendre le temps de réfléchir et de prendre du recul, regarder le chemin parcouru et se féliciter de tout ce qu’on a accompli.
C’est très difficile à entendre quand on est entrepreneur. On a toujours la tête dans le guidon, et on est toujours en train de préparer deux coups d’avance sur ce qui va arriver. Si bien qu’au final, on ne profite pas ou peu du présent et de toutes les petites victoires.
- En un mot, la chose la plus folle que tu aies faite dans ta vie d’entrepreneure sociale ?
Embaucher des salariés deux fois plus âgés que moi !
- Comment vois-tu l’impact des femmes évoluer sur le monde professionnel ces dernières années ?
A titre personnel, malheureusement, je n’aperçois pas d’impact. « Je suis une jeune, femme et entrepreneure », je regroupe à moi-seule pas mal de clichés et ils ont encore la vie dure.
- Selon toi, quels sont les leviers pour pousser l’entrepreneuriat social féminin à ce jour ?
Idéalement, il faudrait mettre en place de vraies actions concrètes pour faciliter l’accès au financement pour les femmes. Aujourd’hui, soit elles sont peu nombreuses, souvent issues de petits groupes qu’il peut être difficile à intégrer et malheureusement, peu efficaces au final. On doit encore se battre 10 fois plus que les autres pour convaincre et rassurer.
- Une femme qui t’inspire ?
Malala Yousafzai, une militante pakistanaise des droits des femmes.
- Pourquoi avoir eu envie de rejoindre le programme LeadHer ?
J’évolue dans un monde d’hommes et je me rends compte que j’ai besoin d’un modèle de femme qui a entrepri et réussi pour m’apporter du recul et des conseils sur mon aventure au quotidien. Mais également m’ouvrir à un réseau féminin et à ce qu’il peut m’apporter !