Le pouls de l’entrepreneuriat social en France

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Le Mouves vient de terminer son premier Tour des régions de l’entrepreneuriat social. Un dispositif qui lui a permis de prendre le pouls de l’entrepreneuriat social partout en France et de contribuer davantage à l’accélération de son développement.

A chaque étape, entrepreneurs sociaux, entrepreneurs “classiques”, décideurs locaux, citoyens et étudiants ont pu se rencontrer et échanger à travers des ateliers pratiques et des conférences dédiées. La réalité est là : si le potentiel des entreprises sociales reste encore sous-exploité et leur développement encore trop peu encouragé, un climat favorable à leur développement s’installe peu à peu partout dans les régions.

L’entrepreneuriat social convainc de plus en plus

L’entrepreneuriat social s’installe de manière durable dans le paysage français. Ses contours, ses finalités, ses innovations sociales sont mieux comprises ; et les français, lorsqu’ils connaissent cette autre manière d’entreprendre, sont confiants dans sa capacité à contribuer activement à la sortie de crise (voir le Baromètre des priorités sociales Avise/Mouves/TNS-SOFRES).

Ainsi, l’attachement des entrepreneurs sociaux à conjuguer efficacité économique et intérêt général, à répondre efficacement aux besoins sociaux, à démontrer que performance économique et partage des richesses peuvent aller de pair, convainquent chaque jour un peu plus. En particulier, nombreuses sont aujourd’hui les collectivités qui voient en l’entrepreneuriat social l’opportunité de répondre aux défis sociaux, économiques et écologiques de leurs territoires.

Des engagements en région

A travers chaque étape, le Mouves a été le témoin de cet intérêt constant, réel et engagé des collectivités pour les entrepreneurs sociaux.

Chaque région progresse et marque à sa manière sa volonté de reconnaître et de soutenir ces entrepreneurs innovants. Certaines, comme la région Île-de-France, en font des partenaires au longs cours en les intégrant pleinement dans leur stratégie de développement économique et d’innovations (SRDEI) ou plus largement, dans l’ensemble de leurs programmes territoriaux de soutien à l’activité des TPE/PME et à l’innovation. D’autres, comme Toulouse Métropole, mettent en place des plans d’action ambitieux pour accompagner les initiatives économiques et solidaires (création, développement, pérennisation) et animer cette dynamique montante. Ailleurs, ce sont des personnalités politiques de premier plan qui s’engagent, comme à Lyon, Dijon ou Paris. Enfin, d’autres s’attellent, sous l’impulsion des entrepreneurs sociaux, à recréer et à relocaliser de l’activité sur les territoires, en participant aux pôles territoriaux de coopération économique (PTCE) pilotés par le Labo de l’ESS.

Des jeunes prêts à prendre la relève

A chaque étape de notre Tour des régions, la jeunesse était au rendez-vous. A Dijon, si une matinée consacrée à l’entrepreneuriat social réunissait il y a 5 ans une dizaine d’étudiants tout au plus, ils étaient près de 300 tout au long de la journée durant laquelle s’est déroulée l’étape Bourguignonne et Franc-Comtoise. A l’occasion de l’étape Midi-Pyrénéenne, l’ESC Toulouse s’est quant à elle engagée à proposer une formation dans ce sens pour répondre à la volonté d’entreprendre autrement de certains de ses étudiants !

Les symptômes d’un engouement réel de la jeunesse en faveur de l’entrepreneuriat social sont perceptibles. Car le modèle de l’entreprise sociale rencontre les aspirations d’une nouvelle génération profondément marquée par les excès de capitalisme financier et qui souhaite rendre l’économie plus humaine. Ceci grâce à la qualité des emplois qu’elle propose – porteurs de sens – et leur capacité à concilier réussite individuelle et utilité sociale. Par ailleurs, l’esprit de justice salariale des entreprises sociales qui se traduit par des échelles de salaires encadrées, attire plutôt les talents qu’elle ne les dissuade. Pour toutes les raisons évoquées ci-dessus et parce que ces derniers souhaitent eux aussi plus d’équité dans l’économie.

Pour répondre aux attentes de plus en plus forte de leurs étudiants, nombreux sont les établissements du supérieur qui multiplient les formations et la recherche dans les domaines du développement durable et de l’entrepreneuriat social. L’ESSEC a créé il y a dix ans son institut dédié ; HEC a développé sa propre chaire ; l’école 3A à Lyon a crée son incubateur d’entreprises sociales… Il existe également une école spécifiquement dédiée à la formation des futurs managers de l’économie sociale et solidaire, l’Ecole de l’Entrepreneuriat en Economie Sociale basée à Montpellier.

Les Universités s’y engagent également : l’Université Paris-Est-Marne-la-Vallée propose un Master management de l’insertion par l’ESS, l’Université de Rouen, un Master 2 Management des PME de l’ESS, l’Université Catholique de Paris un Master d’Economie Solidaire et Logique de Marché, et celle de Lyon s’ouvre également au sujet … Il existe aujourd’hui 72 formations d’économie sociale et solidaire en France. Un chiffre en croissance mais encore trop faible au regard des attentes.

Au-delà de l’économie sociale et solidaire, au-delà des frontières

Comme le Grand final du Tour des régions de l’entrepreneuriat social (à revivre ici) l’a démontré, l’entrepreneuriat social infuse l’économie. Des liens et partenariats se multiplient entre les entrepreneurs sociaux et entrepreneurs classiques ; l’innovation sociale s’allie avec l’innovation technologique pour plus d’impact ; l’intrapreneuriat social réinvente l’entreprise de l’intérieur ; les modèles des entrepreneurs sociaux sont dupliqués à l’étranger, …

Partout, l’entrepreneuriat social diffuse ses pratiques et explore de nouveaux champs d’action. Au fur et à mesure que les entreprises sociales grandissent, se développent et deviennent des acteurs importants de la revitalisation économique des territoires, elles sont amenées à reconsidérer leur rôle. C’est par exemple le cas pour Juratri, entreprise sociale Franc-Comtoise qui vient de fêter ses 20 ans et qui envisage son avenir sous le signe de la coopération. Une coopération essentielle pour recréer et relocaliser de l’activité sur le territoire avec ses parties prenantes (acteurs publics et privés, partenaires de l’entreprise, sociétaires,…) et recréer ainsi des emplois classiques hors insertion.

Ainsi, un peu partout en France (le Groupe Archer est par exemple en Rhône-Alpes le pionnier des Pôles Territoriaux de Coopération Economique), les entreprises sociales ne veulent plus être seulement considérées comme réparatrices des dégâts causés par les délocalisations, mais aussi comme les actrices à part entière de la création d’activité économique pérenne, équitable, non délocalisable.

Un changement de paradigme est en marche. Rendez-vous bientôt pour un nouveau Tour des régions de l’entrepreneuriat social !

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