[image url=”http://mouves.impactfrance.eco/Mouves2015/wp-content/uploads/2013/04/etude-accenture-ashoka-150×150.jpg” width=”” height=”” link=”http://mouves.impactfrance.eco/Mouves2015/wp-content/uploads/2013/04/etude-accenture-ashoka.jpg” target=”” border=”true” align=”alignleft” margins=”” alt=”Les populations pauvres vivent avec moins de 18€ par jour en Europe” title=”Consommation des population pauvres en Europe” lightbox=”image” preload=”false”]
Une étude menée par Ashoka avec Accenture estime le poids du marché des besoins sociaux en Europe à plusieurs milliards d’euros. L’étude porte sur 7 pays européens (France, Allemagne, Espagne, Pologne, Belgique, Irlande, Royaume-Uni) et sur les populations vivant sous le seuil de pauvreté. Elle part du constat que, sur les besoins élémentaires de ces populations – comme l’emploi, le logement, l’alimentation, la santé, le transport, ou l’accès a l’énergie – les solutions et services proposés ne sont pas adaptées ou trop onéreux.
L’étude démontre également que la proportion de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté n’a cessé d’augmenter pour atteindre aujourd’hui 16 % de la population dans les pays concernés. Un chiffre alarmant en Europe mais aussi en France où 8 millions de personnes vivent à ce jour sous le seuil de pauvreté, soit 13 % de la population.
Des innovations à dupliquer
Pourtant, des solutions sur mesure, pensées pour correspondre aux besoins spécifiques de ces populations, existent et mériteraient d’être dupliquées et développées à grande échelle.
Le réseau ANDES permet par exemple à 170 000 foyers et 430 000 individus de se nourrir décemment chaque année. Cette entreprise sociale a innové en partant du constat qu’un volume conséquent de produits invendus dans les supermarchés – car inesthétiques mais parfaitement consommables – étaient jetés au lieu d’être redistribués. Grâce à un réseau d’épiceries solidaires national, ANDES les revend à bas coût aux familles dans le besoin. L’entreprise sociale les forme également à la gestion de leur budget (voir la partie nutrition de l’étude).
Babyloan a bâtît quant à elle sa réussite en France sur le modèle de KIVA (Etats-Unis). Elle fonctionne autour d’un site internet de microcrédit en P2P (Peer to Peer, de Pair à Pair) qui permet à n’importe qui de choisir un micro-entrepreneur qui souhaite sortir de la pauvreté mais à qui il manque quelques centaines d’euros pour se lancer ; de lui prêter ensuite directement le micro-financement dont il a besoin (20€ minimum) (voir la partie services financiers de l’étude).
Des centaines d’exemples d’innovations sociales de ce type existent. Déployées à grande échelle, elles permettraient de résorber la pauvreté et de répondre aux besoins sociaux qui explosent.
Un marché de plusieurs milliards qui nécessite de nouvelles alliances
Les populations pauvres dépensent par année 160 Milliards d’euros par an pour des services inadaptés. Répartis ainsi : logement (65MDS), alimentation (47MDS), transports (20MDS), soins (13MDS), consommation d’énergie (13 MDS). Souvent pourvus de façon inadaptée, ces besoins sociaux représentent un “potentiel” gigantesque pour l’entrepreneuriat social.
L’étude estime ainsi que le “marché” des besoins sociaux représente 306 Milliards d’euros répartis ainsi : 12 MDS pour les services financiers, 124 MDS pour les besoins en logement, 59 MDS pour l’alimentation, 79 MDS pour l’emploi, 25 MDS pour l’accès aux énergies, 14 MDS pour la santé. Pour répondre à cette situation et à cette demande, l’étude préconise la multiplication des partenariats entre les acteurs publics, privés et sociaux, chacun d’entre eux amenant son expertise et ses compétences. C’est cette combinaison unique – cette hybridation – qui permettra d’élaborer des réponses nouvelles et de grande ampleur à la résolution des besoins sociaux.
Les besoins existent et sont légion, il manque simplement d’initiatives et de nouvelles alliances pour y répondre.