Mozaïk RH est, en France, le premier cabinet de recrutement et de conseil en ressources humaines spécialisé dans la promotion de la diversité. L’entreprise sociale s’attache à lutter contre les discriminations et favoriser l’emploi des jeunes diplômés issus des territoires moins privilégiés.
Depuis sa création en 2007, Mozaïk RH a collaboré avec plus de 200 entreprises et généré plus de 11 000 entretiens avec des candidats, débouchant sur 4 000 recrutements de jeunes diplômés et profils expérimentés. Les fondateurs ont par ailleurs développé un Campus destiné à préparer les candidats à la recherche d’un emploi, ainsi qu’une cellule d’innovation et d’ingénierie : le Mozaïk Lab.
L’interview d’Estelle Barthélemy, directrice générale adjointe et cofondatrice de Mozaïk RH
Comment êtes-vous devenue entrepreneure sociale ?
Profondément attachée aux valeurs républicaines d’égalité, je me suis d’abord engagée en 2005 dans une action visant à mieux faire connaître la compétence et le potentiel des jeunes diplômés issus des quartiers aux côté de Saïd Hammouche. Nous avons ensuite cofondé en 2007 le cabinet de recrutement Mozaïk RH visant à promouvoir les talents de la diversité. Aujourd’hui en tant que Directrice Générale Adjointe, je supervise et développe les activités du Campus, certains projets de développement et pilote les partenariats avec les institutions privées et publiques.
Quels obstacles vous avez surmontés ?
Au lancement de notre activité, nous avons connu des difficultés pour trouver des locaux et des salles pour faire passer les entretiens. Par ailleurs, pionniers dans notre approche nous avons dû faire nos preuves auprès de nos clients parfois dubitatifs. Notre modèle aujourd’hui reconnu, nous avons des enjeux forts de développement.
Quels sont les enjeux pour Mozaik RH ?
Nous avons 4 enjeux principaux. D’abord, Mozaik RH ambitionne d’étendre son modèle dans différentes régions avec l’ouverture de nouvelles agences en Hauts-de-France, Pays de la Loire et Occitanie. L’association a également développé une offre « Mozaïk Connect » à destination des TPE/PME et structures de l’ESS. 220 structures en ont bénéficié depuis sa création en 2015. Nous travaillons par ailleurs au développement d’une plateforme de matching : un outil digital qui a pour ambition d’augmenter la visibilité des candidats et le nombre de mises en relation directes avec les entreprises qui permettra de faire correspondre les offres d’emplois d’un côté, et les profils de candidats de l’autre. Enfin, nous allons mettre en œuvre un projet en faveur de l’emploi pour les migrants. Dans le cadre d’un collectif d’associations, Mozaïk Lab en lien avec Leo Lagrange, France horizon et la Social Factory réfléchit à un module de pré bilan professionnel. L’idée est qu’au terme de la procédure qui les admettra comme réfugiés, les migrants aient réalisé un bilan professionnel qui leur permettent de s’orienter et s’insérer le plus rapidement possible dans la vie active.
Des conseils pour un futur entrepreneur social ?
Je pense qu’il faut d’abord croire en son projet et accepter de le faire évoluer en fonction des signaux du « marché » (bénéficiaires, entreprises et associations partenaires). Ensuite, il faut savoir s’entourer d’une bonne équipe, investie et motivée. Je crois que la diversité est clé dans une équipe : donner sa chance à des talents « différents » permet d’implémenter l’entreprise. Enfin, développer un réseau sincère est primordial ! Il est préférable de constituer un réseau de 10 personnes qui croient réellement en votre projet plutôt que d’être entouré de 100 personnes qui ne s’investissent pas.
Pourquoi avoir choisi de rejoindre le Mouves ?
A titre personnel, c’est d’abord le fait d’être inspirée par d’autres entrepreneurs sociaux, être dans des réflexions qui dépassent le champ de ma propre activité. Puis, c’est l’impression d’avoir fait avancer les sujets relatifs à l’entrepreneuriat social en France. Enfin, c’est cette force que m’apporte le collectif.