L’histoire d’Impulse Toit commence en 1998 d’un constat simple : sans emploi, pas de logement ; sans logement pas d’emploi. Pour endiguer ce cercle vicieux, Impulse Toit intervient autour des problématiques de logement en réponse aux besoins des familles en difficulté. Impulse Toit se concentre sur 5 activités : l’aide à l’installation, le garde-meuble, les petits travaux et une ressourcerie pour donner une deuxième vie aux meubles et un centre d’appel à vocation sociale
En 2013, Impulse Toit est racheté par La Croix-Rouge et devient « Croix-Rouge Insertion – Impulse Toit », avec à sa tête une nouvelle directrice, Anaïs Jacoby qui réaffirme la double vocation sociale de l’association : « Impulse Toit est une structure d’insertion par l’activité économique dans laquelle nos salariés en difficulté aident nos clients eux-mêmes en difficulté »
Croix-Rouge Insertion – Impulse Toit compte aujourd’hui 60 postes en insertion et une équipe de 11 permanents pour un budget d’1,8 million d’euros.
L’interview
Quel a été votre parcours ?
J’ai fait une école supérieure de commerce à Lyon avec un axe développement humanitaire et une spécialisation en analyse financière. J’adore les chiffres, mais n’avais pas envie de travailler dans le secteur bancaire pour autant ! ; J’étais en quête d’un travail porteur de sens. Je suis alors rentrée dans un réseau de l’économie sociale et solidaire : l’union des couveuses. Deux ans plus tard je suis retournée à Marseille pour travailler au sein d’Inter Made afin d’y monter un dispositif sur la création d’entreprise dans les quartiers nord. En 2010, j’ai rejoint Impulse Toit, où j’ai occupé divers postes qui m’ont permis d’avoir une connaissance globale et approfondie de l’entreprise. Suite à de gros problèmes financiers, l’association a été rachetée par le groupe Croix Rouge Insertion et c’est à ce moment que je me suis vue confier le poste de directrice.
Comment avez-vous fait face aux problèmes financiers de l’association ?
Ce rachat a été une chance car je n’étais pas seule. L’appui de la Croix Rouge nous a donné un nouvel élan et la force de nous restructurer pour mener une vraie conduite du changement. Nous avons mis en place des plans de formation, des processus et des méthodes avec des objectifs chiffrés et un plan de développement à 3 ans. Autant d’outils issus de l’entreprise classique qui ont permis de professionnaliser la structure sans renier sur notre vocation sociale, et qui ont porté leurs fruits. Notre déficit est passé de moins 200 000 € à moins 12 000 € en l’espace d’un an et nous espérons atteindre l’équilibre courant 2015. Mettre sur pied un modèle économique viable afin de pouvoir assumer pleinement notre mission d’intérêt général était notre objectif.
Quelles sont vos difficultés au quotidien ?
Nous sommes implantés depuis toujours dans les quartiers Nord de Marseille et tous les jours confrontés à des situations délicates. Lorsque nous aidons une famille en difficulté à se réinstaller nous entrons dans son intimité des gens et n’y sommes pas toujours bien préparés. Nous sommes aussi parfois obligés de prendre des décisions difficiles comme détruire le lot de meubles dont nous avons la garde d’un client insolvable. Mais faire face à ces problématiques, c’est notre engagement et notre raison d’exister. Dans toutes nos prestations, une notion d’entraide et de solidarité est présente. Par exemple, je ne demanderais pas aux employés du centre d’appel de faire de la prospection 100 % commerciale, sans dimension d’intérêt général.
Un exemple concret de ce que fait le centre d’appel ?
Comme nous sommes impliqués dans le Tour des solutions PACA, le centre d’appel va envoyer des SMS aux participants pour confirmer leur inscription et leur donner quelques infos pratiques. Je crois beaucoup dans cette activité innovante socialement. Je ne vois pas pourquoi les populations éloignées de l’emploi seraient uniquement vouées à des travaux manuels. Ici, les femmes (c’est en majorité d’elles qu’il est question) reçoivent une formation basée sur les nouvelles technologies. C’est valorisant pour elles et leur redonne confiance.
Quels conseils donneriez-vous à un entrepreneur social qui voudrait se lancer ?
Je crois qu’il ne faut pas foncer tête baissée sans prendre le temps de l’analyse. L’un des risques, à mon sens, est de passer à l’action sans réflexion. S’entourer c’est très important pour prendre de la distance sur son projet, quitte à s’appuyer sur des consultants dont c’est le métier. Tous les projets sont possibles il faut juste savoir les dimensionner, en mesurer le risque et les contraintes.
Pourquoi avoir adhéré au Mouves ?
C’est un autre entrepreneur social marseillais qui m’a parlé du Mouves, je me suis immédiatement retrouvée dans ce discours qui allie le travail social avec une vraie dimension économique. Egalement, c’était important pour moi de pouvoir adhérer en mon nom, en tant qu’entrepreneuse. Même si je l’adore, mon métier est difficile et source de stress ; le Mouves me permet de prendre le temps de partager mes réflexions, mes problématiques…mais aussi mon optimisme ! avec d’autres dirigeants, mes pairs, et, de prendre avec eux de la hauteur.
Plus d’information sur Croix-Rouge Insertion – Impulse Toit ici
quelle émotion, Anaïs!!! et quelle joie!!! Si tu penses que je peux, de façon minime et ponctuelle certes car je suis débordée, apporter un coup de main dans la mesure de mes compétences, n’hésite pas. je suis paraît-il bonne pour remonter (ou entretenir) le moral des troupes sous couvert d’intellectualisme (style conférence, débat, réflexion etc)!!!!
Gros bisous. Affection
Myriam
Bravo Anaîs , super travail ! Bonne continuation Eliane