Qu’est-ce qui vous a amené à travailler pour la Banque alimentaire ?
J’étais à la retraite et cherchais une occupation, quelque chose de novateur, qui me plaise. J’ai un ami qui me voyait bien dans le domaine de l’alimentaire et il m’a parlé de la banque alimentaire. Le projet m’intéressait. Je suis donc rentré en tant que bénévole et plus tard j’ai été élu vice-président de la banque alimentaire du Rhône. Cela fait 9 ans que je suis bénévole et 6 ans que je suis vice-président. Je travaille principalement sur la plateforme internet « ProxiDon ».
Quelle est l’histoire de ProxiDon ?
L’association « La Banque Alimentaire » a été créée en 1984. En 1986 « La banque alimentaire du Rhône » a vu le jour. En 2015, la plateforme « ProxiDon » fut créée pour compléter les services de la Banque alimentaire sur le territoire du département du Rhône.
ProxiDon est né d’un constat : des petites et moyennes surfaces de la distribution alimentaire ont des invendus encore consommables mais non commercialisables et cherchent une solution pour ne pas les détruire. De nombreux commerçants souhaitent donner mais ne trouvent pas de solution logistique adaptée. La Banque Alimentaire, elle, n’est pas en mesure de gérer la logistique de collecte de denrées alimentaires en faible quantité alors que les associations ont constamment besoin de produits complémentaires. Nous avons alors eu l’idée de créer une plateforme pour mettre en lien direct les petits et moyens donateurs avec les associations d’aide alimentaire afin que celles-ci puissent récupérer des denrées supplémentaires pour venir en aide aux plus démunis.
ProxiDon est en quelque sorte un complément de l’activité de la Banque Alimentaire. La plateforme numérique est déjà développée sur 6 départements.
Comment fonctionne la plateforme ?
Les donateurs s’inscrivent sur la plateforme et constituent un panier d’invendus encore consommables et déterminent un créneau horaire de retrait possible. Les associations vont également s’inscrire sur la plateforme en définissant quatre critères : leurs jours et heures de disponibilité, leurs besoins en produits, la distance qu’elles peuvent parcourir et le poids maximum qu’elles peuvent transporter. La plateforme par géo-localisation va alerter par SMS et MAIL les associations d’aide alimentaire situées à proximité en fonction des critères de « matching » définis par les associations.
Une veille informatique des échanges est assurée par une équipe dédiée dans les locaux de la Banque Alimentaire.
Comment vous fonctionnez financièrement ?
Nous avons eu plusieurs sources de financement. En 2015, ProxiDon a été Lauréat du Google Impact Challenge, cela nous a permis de monter et financer le projet pendant 3 ans. Puis en 2018, ProxiDon fut Lauréat de la Fondation la France s’engage. Cette reconnaissance nous permet de poursuivre notre déploiement. Nous avons la volonté d’essaimer le projet sur toute la France y compris dans les départements d’Outre Mer avec le concours des Banques Alimentaires Départementales. Nous sommes accompagnés sur cet objectif par l’incubateur Ronalpia.
L’équipe en charge de la plateforme ProxiDon à la Banque Alimentaire du Rhône se compose de quatre personnes : deux qui assurent le déploiement national de la plateforme et la maintenance de la plateforme numérique en lien avec le développeur SIMPLON (1 salariée et un bénévole) et deux personnes en charge du suivi et de la prospection sur le département du Rhône (1 étudiante en alternance et un volontaire en Service Civique).
Y a-t-il un impact positif sur ces invendus grâce aux actions de la Banque Alimentaire mais aussi de ProxiDon ?
Il y a 10 ans, la Banque Alimentaire du Rhône sauvait 2500 tonnes d’invendus de la destruction par an. Aujourd’hui, nous sommes à 5800 tonnes pour l’année 2018 et malheureusement la demande d’aide alimentaire ne cesse d’augmenter. Les associations sont à la recherche de toujours plus de denrées à récupérer pour venir en aide aux personnes qu’elles accompagnent. La plateforme ProxiDon contribue à cette recherche en élargissant le champ des donateurs, en créant du lien social entre deux mondes qui ne se connaissent pas ou peu, en réduisant autant que possible les déchets en luttant contre le gaspillage alimentaire et en diminuant l’impact carbone en limitant les déplacements grâce aux échanges de proximité.