Portrait de Christelle Tourrès – La Maison des Bibie’s

Christelle Tourrès a fondé en 2014 La Maison des Bibie’s avec l’aide de Caroline Guy, éducatrice de jeunes enfants. La Maison des Bibie’s est une SAS qui regroupe 4 micro-crèches, à Montauban et dans ses environs, qui accueillent chacune 10 enfants, entre 2 mois et demi et 4 ans. La structure a reçu l’agrément ESUS en 2015 et propose des places de crèches aux parents en recherche d’emploi afin de leur permettre pendant 6 mois à 1 an de bénéficier d’une place en crèche pour leur enfant, leur permettant de faciliter leur recherche d’emploi. 30 à 40 % des familles accompagnées par La Maison des Bibie’s bénéficient de cette facilitation à l’insertion professionnelle.

 

Comment êtes-vous devenue entrepreneure sociale ?

En 2011, j’ai quitté mon emploi et j’ai eu ma 1ère fille que je gardais à la maison. Lorsque j’ai voulu redémarrer une activité professionnelle, j’ai commencé à avoir des difficultés avec les assistantes maternelles car je ne travaillais pas et j’ai ressenti fortement la pression sociale qui veut que quand on ne travaille pas, on se doit de garder ses enfants à la maison. C’est durant cette période que m’est venue l’idée et l’envie de pouvoir être libre de faire garder ses enfants même lorsque l’on ne travaille pas, permettant de réaliser les démarches voulues, de chercher du travail plus sereinement. Mes 4 ans d’école de commerce m’ont aidées à développer cette idée de micro-crèche et ma rencontre avec mon associée, qui partage les mêmes valeurs, m’a décidée. Je me suis tournée vers l’économie sociale et solidaire quand, lors d’un concours de jeunes talents organisé par SFR, j’ai côtoyé d’autres projets avec des engagements sociaux très forts et cela a été un véritable déclic pour moi : je voulais adapter mon projet à cette économie, sociale et solidaire.

 

Quels obstacles rencontrés et comment ont-ils été surmontés ?

Le premier obstacle a été de trouver des locaux adaptés, ce qui a demandé beaucoup de recherches et de devis. Le déblocage des fonds a été un autre obstacle mais les compétences de ma collègue ont beaucoup aidé à ce qu’une banque nous suive sur le projet. Notre troisième obstacle a été d’obtenir l’agrément d’ouverture auprès du Conseil Régional et pour cela j’ai fait une formation de 8 mois afin de passer un CAP petite enfance. Ce CAP a permis d’acquérir la confiance du Conseil Régional et notre agrément. Aujourd’hui, la principale difficulté est de se maintenir, de ne pas nous reposer sur nos lauriers. Nous regardons ce qui se fait autour et veillons à toujours évoluer, à travailler à se différencier, à se développer et avoir une équipe heureuse qui veut rester au sein de La Maison des Bibie’s.

 

Quel est aujourd’hui l’enjeu principal de la Maison des Bibie’s ?

La Maison des Bibie’s c’est aujourd’hui 15 femmes, 4 micro-crèches, et des projets tels que tisser des liens intergénérationnels ou l’éveil à la langue espagnole pour les enfants. L’enjeu principal maintenant est un partenariat récent avec Halppycare, une SAS lyonnaise qui travaille sur le bien-être au travail, de la petite enfance à la vieillesse. Nous avons cédé 20 % de notre capital à cette société pour mettre en place un projet de développement d’établissements sur le modèle de la Maison des Bibie’s (mais avec un autre nom !) dans le Sud-Ouest, avec des entrepreneurs sociaux locaux. Le projet est encore en cours de construction et nous réfléchissons à savoir si c’est au sein même de la Maison des Bibie’s que va se développer le projet ou si une structure parallèle va être mise en place, au sein de laquelle nous aurions des parts.

 

Des conseils pour un futur entrepreneur ?

Ne surtout pas se décourager, c’est une succession de petites choses qui font que cela fonctionne et même si l’équilibre est fragile, il ne faut pas baisser les bras. En avançant dans son projet entrepreneurial, ce n’est pas tous les jours évident, mais on se rend compte qu’il y a bien plus de choses positives, qui nous font avancer, que l’inverse.

 

Pourquoi avoir rejoint le Mouves ?

Lors du concours jeunes talents de SFR, j’ai découvert l’entrepreneuriat social et j’ai rencontré François Goudenove, un adhérent très actif au sein du Mouves. C’est lui qui m’a fait découvrir le Mouvement, ses actions, ce qu’il apporte aux entrepreneurs sociaux… Après le concours, j’étais à la recherche d’une communauté pour continuer la réflexion que j’avais engagée, j’avais envie d’échanger, de partager des expériences, d’avoir des retours d’expérience. J’ai essayé le Réseau Entreprendre qui a une dynamique différente, et j’avais également besoin d’intégrer le Mouves pour retrouver l’engouement autour de l’entrepreneuriat social que j’avais senti lors du concours SFR.

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