Louise Fourquet, co-fondatrice de Baluchon

Baluchon est un petit groupe d’entreprises sociales qui fait de la transition alimentaire un levier de développement inclusif des territoires d’avenir. Rassemblant une palette d’intervention assez large, le groupe s’organise en deux pôles qui se nourrissent l’un l’autre : insertion et inspiration.

Baluchon cherche l’opportunité de marché afin de la mettre au profit du développement local des quartiers prioritaires. Le traiteur solidaire locavore est donc implanté dans un quartier politique de la ville, avec un engagement fort sur l’insertion et l’approvisionnement de produits frais. Sa chaîne de valeur est entièrement responsable. La restauration anti-gaspi, en transformant des aliments dont la date de péremption approche, rend accessibles à des publics défavorisés des produits de meilleure qualité. Baluchon gère également des tiers-lieux inclusifs comme la Maison Montreau.

Avec le PTCE Resto passerelle, le groupe porte la création d’un incubateur culinaire inclusif, ayant pour mission d’insérer par l’entrepreneuriat les personnes isolées qui souhaitent créer leur propre emploi à partir de leur talent culinaire, voire changer le monde depuis leur cuisine.

Baluchon accompagne également des collectivités et entreprises vers la création d’activités économiques à fort impact social, à travers du conseil mais aussi grâce à de l’investissement et de l’immobilier responsables. Par exemple, avec SoCo, le groupe co-fonde une foncière commerciale solidaire, pour impulser et soutenir le développement d’activités commerciales à fort impact social, en joint-venture sociale avec le Crédit Coopératif et Altarea Cogedim, en faveur d’une ville plus durable et plus inclusive.

Agréé ESUS depuis 2014, Baluchon emploie 90 personnes et a réalisé 4 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018.

Quel est aujourd’hui le principal enjeu de Baluchon ?

Notre enjeu principal est de faire face à ce nouveau changement d’échelle. Depuis 2013, nous en avions déjà eu plusieurs, mais celui-ci est significatif : on se structure en groupe et non en entreprise. Il nous faut nous structurer de manière juridique mais aussi opérationnelle. Une levée de fonds est aussi à venir, pour pouvoir continuer à essaimer.

Comment êtes-vous devenue entrepreneure sociale ?

J’ai démarré ma vie professionnelle dans la coopération culturelle internationale, dans des structures associatives et parapubliques. Ayant envie de terrain, j’ai rejoint une Scop : un bureau de production et diffusion artistique. La Scop a rencontré des difficultés, le secteur culturel est lui-même assez difficile… ceci m’a amenée à remettre en question mon projet. J’ai entrepris un MBA en formation continue, afin d’acquérir les outils qui me manquaient pour pouvoir participer à développer cette nouvelle économie performante et responsable. C’est ma rencontre avec François Dechy, aujourd’hui président du groupe, qui se lançait à ce moment-là, qui a été décisive : une passion commune pour la nourriture, et l’envie de démarrer un projet inclusif et culinaire m’a poussée à rejoindre l’aventure Baluchon.

Jusqu’ici, quels défis avez-vous rencontrés ?

Je rencontre des défis tous les jours, j’ai l’impression de changer de métier tous les 6 mois. Le principal défi au sein de Baluchon est d’être prêt à tout réinventer, à renverser la table, régulièrement. On doit s’adapter en permanence aux besoins des parties prenantes et mettre en place l’organisation nécessaire pour y répondre.

Quels conseils donneriez-vous à un·e futur·e entrepreneur·e ?

Faut y aller ! Il faut foncer, ce n’est pas grave si on ne sait pas tout, un entrepreneur n’est pas un superhéros avec la science infuse. C’est quelqu’un qui sait bien s’entourer, et faire bon usage des ressources autour de lui. Sachez être à l’écoute de vos clients et bénéficiaires, et n’hésitez pas à aller dans des réseaux.

Qu’est-ce qui vous fait vibrer au quotidien ?

Le sentiment d’agir, de contribuer. Il y a un truc dans l’entrepreneuriat qui permet de conjurer l’angoisse : on s’attaque aux sujets qui nous tiennent à cœur. On répond à des besoins auxquels il n’existe pas encore de réponse, on a une liberté incroyable. Quand on trouve des solutions pour une personne, une collectivité ou une entreprise, et que ça va dans le sens de l’intérêt général, c’est génial !

Pourquoi avoir choisi d’adhérer au MOUVES ?

Pour moi, il est essentiel de ne pas être seul, de pouvoir échanger entre pairs. On a besoin d’une représentation pour porter nos causes communes, car on n’est pas encore à la hauteur de l’alternative que représente l’entrepreneuriat social. Je suis ravie de faire maintenant partie du comité de pilotage du MOUVES en Ile-de-France. Je trouve important de faire vivre les réseaux et de les rendre visible à ceux qui ne savent pas qu’ils existent.

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