Bobi Réemploi accompagne les entreprises du bâtiment pour mettre en place concrètement leur réemploi.
Pour cela, Bobi réemploi vous accompagne à différentes étapes de vos projets de construction, de la conception jusqu’au chantier. En réalisant par exemple des diagnostics déchets et ressources pour vous permettre de connaître le potentiel de vos projets. Bobi réemploi vous met également en lien avec l’écosystème du réemploi de la région lyonnaise pour vous aider à trouver facilement des filières.
Sophie Lambert est diplômée de Centrale Lyon comme ingénieure généraliste spécialisée en bâtiment durable tout en ayant aussi suivi un master de philosophie éthique et développement durable. Après avoir travaillé dans un bureau d’étude de bâtiment durable, elle a été conductrice de travaux chez Eiffage Construction sur le chantier du Grand Hôtel Dieu à Bellecour où elle s’est occupée de tout ce qui concernait aménagement intérieur de quatre des bâtiments. En 2019, elle a décidé de se lancer dans l’entrepreneuriat et de créer Bobi Réemploi.
As-tu eu, au niveau personnel des réticences à te lancer en tant qu’entrepreneure ?
C’était une chose à laquelle je pensais depuis longtemps parce que mon père est artisan, il travaille donc à son compte, et ma mère avait essayé de créer sa boite à un moment. Maintenant elle est salariée, mais elle est cheffe de projet donc c’est un peu comme si elle avait sa propre structure dans une structure plus globale. J’ai donc baigné dans la culture de l’entrepreneuriat, toutefois j’avais peur de me lancer sans expérience.C’est pour cela entre autresque j’ai travaillé tout de suite après avoir fini mes études.Je voulais travailler dans le BTP depuis un moment et dans ce domaine c’est tout de même important d’avoir une expérience terrain. Cela permet de mieux comprendre les enjeux et les problématiques concrètes du quotidien du chantier, mais c’est aussi utile d’être passée par le chantier pour pouvoir se faire respecter, ce qui estd’autant plus important quand on est une femme je dirais. Sans expérience, c’est un milieu dans lequel c’est trèscompliqué de se faire écouter.
Aujourd’hui, qu’est ce qui te fait le plus vibrer dans ton travail ?
Ce que j’aime c’est justement les chantiers de déconstruction sur lesquels j’arrive à faire réemployer des matériaux. J’organise la dépose, je trouve des débouchés dans l’écosystème lyonnais et je suis présente le jour de la récupération : je vois l’aboutissement concret du travail que j’ai fait, c’est très satisfaisant.. J’aime beaucoup aussi parler de mon entreprise, pas trop sous l’angle de la prospection commerciale mais en fait surtout sous l’angle du réemploi :j’aime beaucoup expliquer cette nouvelle façon de percevoir les déchets comme des matériaux, parler de projets déjà réalisés, et échanger avec les acteurs du BTP sur la faisabilité du réemploi dans leurs projets.
Ton projet dans 5 ans tu le vois comment ?
Je m’imagine avec une petite équipe salariée, on va dire 5 personnes à peu près, avec toujours le même type de missions mais surtout de bien garder les missions de terrain. Les prestations de type “bureau d’études” sont très intéressantes, mais j’ai parfois l’impression de parler dans le vide. Le suivi de chantier et la gestion de tout le liant nécessaire à ce que le réemploi réussisse vraiment, c’est ce qui me parle le plus.. D’ici cinq ans, j’aimerais que Bobi soit présent sur toute la région AURA. J’aimerais aussi pouvoir quantifier l’impact de l’entreprise : Bobi réemploi a permis d’éviter x tonnes de déchets, x tonnes de CO2, etc…. D’ici 5 ans j’espère aussi que le réemploi se sera bien développé et que je pourrai avoir des partenariats avec des entreprises d’insertion, pour faire de la dépose sélective par exemple. Comme le réemploi est générateur d’emploi, le volet social est vraiment un sujet que j’aimerais traiter lorsque l’entreprise sera plus installée.
Qu’est ce qui t’a donné envie de candidater au Programme LeadHer ?
Tu m’avais présenté le programme et j’avais trouvé ça intéressant parce que comme je n’étais pas du tout dans les réseaux de l’ESS et j’avais envie de m’en rapprocher.C’était donc le bon timing. Je me suis reconnue dans les ateliers qui étaient proposés, notamment ceux sur la légitimité vis à vis de ses clients, ou ceux sur la négociation. Je me suis sentie concernée par ce programme dédié aux femmes par le fait qu’il y ait très peu de femmes dans mon domaine et dans l’entrepreneuriat.
Le programme n’est pas encore fini, mais pourrais-tu dire que le mentorat est bénéfique pour ta posture de dirigeante ?
Oui ! Je suis très contente des rendez-vous de mentorat, je me sens vraiment bien à chaque fois après les rendez-vous. . Ma mentore a vécu des situations similaires à celles que je vis aujourd’hui : elle a toujours un exemple à me donner pour me conseiller. Elle me permet de prendre du recul sur ma posture de dirigeante et fait toujours des analyses pertinentes des événements que je lui raconte, ce qui me donne confiance en moi.