Le 13 juillet 1965, une loi promulguée en France permet aux femmes de travailler sans l’accord de leur mari. Elle autorise également les épouses à gérer leurs biens librement. En abolissant la dernière différence en droit entre femmes et hommes, cette loi permet l’émancipation économique des femmes et la possibilité pour elles de fonder leur propre entreprise en toute indépendance.
Où en est cette réalité aujourd’hui ? Alors qu’elles sont aussi nombreuses que les hommes à déclarer vouloir créer leur entreprise, les femmes ne représentent que 29 % des créateurs d’entreprises en France. Selon l’OCDE en 2011, en France, seulement 3 % des femmes en activité possédaient une entreprise contre 7 % des hommes.
Et qu’en est-il au pays de l’entrepreneuriat social ? Aucune donnée n’est disponible en France. Cependant, une étude anglo-saxonne dresse ce constat : les femmes sont moins nombreuses à la tête des entreprises sociales que les hommes. Et lorsqu’elles entreprennent, elles restent cantonnées à certains secteurs comme le médico-social et dirigent de plus petites structures.
Des freins à la création d’entreprises sociales par les femmes
Selon une étude récente menée par France Active et l’Ifop, les principaux freins à la création d’entreprise rencontrés par tout entrepreneur (difficultés pour accéder aux financements, manque d’information, “solitude du créateur” liée à l’absence de soutien de l’entourage et au manque d’accès aux réseaux) sont encore plus prégnants lorsqu’il s’agit des femmes.
Parmi ces freins : méfiance stéréotypée des institutions bancaires (les hommes inspirent plus de confiance et solidité aux prêteurs), précarité des parcours professionnels antérieurs chez les femmes (car davantage sujettes au temps partiels), difficulté à concilier la vie professionnelle trépidante de l’entrepreneur avec une vie familiale dont les tâches quotidiennes leurs incombent encore souvent…
Quant à celles qui ne sont pas dirigeantes, c’est au « plafond de verre » auquel elles se heurtent dans l’économie sociale et solidaire. Ainsi, l’Observatoire national de l’Economie sociale et solidaire (ESS) a établi que si 66 % des effectifs salariés de l’ESS sont des femmes, leurs perspectives d’emploi et de carrière sont généralement de qualité médiocre, avec des responsabilités limitées. L’accès au statut de cadre reste ainsi fréquemment atypique et l’écart de salaire moyen avec les hommes est loin d’être une fable – 30 000 € pour les femmes contre 35 500€ pour les hommes.
Face à cette situation inacceptable aux yeux de tous mais qui cependant perdure, le Mouves souhaite contribuer à changer la donne en agissant à travers un programme concret, au long cours.
D’abord en sensibilisant les dirigeantes et dirigeants d’entreprises sociales sur la question de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, ensuite en agissant auprès des femmes elles-mêmes, en leur permettant d’accéder à un programme spécifique de marrainage et de formation au leadership. Enfin, au niveau du Mouves lui-même, en travaillant sur les freins à son adhésion par les femmes et à leur prise de responsabilités au sein de ses instances dirigeantes.
Un premier rendez-vous est donné le 10 juillet, pour un évènement en partenariat avec l’opération Le 8 Mars c’est toute l’année du Ministère des Droits des Femmes .
A l’occasion du 8 mars (journée internationale des droits des femmes), Le Mouves s’engage donc en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes en s’efforçant de lever les freins qui subsistent encore trop souvent lorsque les femmes souhaitent entreprendre. Car à l’heure où les problèmes sociaux et environnementaux ne cessent croître, il est plus que jamais indispensable de libérer tous les talents, toutes les énergies et toutes les idées dont notre pays a tant besoin !