Enercoop est un fournisseur d’énergies renouvelables qui a pour enjeu de démocratiser la transition énergétique et la rendre accessible au plus grand monde.
Créé en avril 2012, sous forme de SA SCIC, Enercoop Languedoc-Roussillon fournit aujourd’hui plus de 3 500 compteurs dans la région et regroupe une vingtaine de producteurs dont 8 projets citoyens accompagnés par l’équipe et qui en font leur fierté !
Comment êtes-vous devenu entrepreneur social ?
A l’origine je suis ingénieur, j’ai fait mon cursus à l’école des Mines à Alès puis je suis parti deux ans à l’étranger pour acquérir des compétences dans le champ de la transition énergétique. A mon retour, j’ai travaillé pour une entreprise qui faisait du développement éolien et qui a été rachetée par un grand groupe. C’est à ce moment-là que je suis parti. J’avais envie de faire mon travail autrement en impliquant les parties prenantes comme les riverains et les collectivités locales dans des projets. Les transformer pour qu’ils ne soient plus seulement des projets de production d’énergie mais des projets d’aménagement du territoire avec l’idée d’en faire des outils participatifs. J’étais déjà client sociétaire Enercoop depuis mon retour en France, et pour différentes raisons je me suis retrouvé à porter le projet Enercoop LR. J’ai donc dû apprendre à passer d’une posture d’ingénieur à celle de chef d’entreprise et j’ai pu le faire notamment grâce à une formation pour les dirigeants de l’ESs, le DEES porté par l’IFOCAS, que je recommande fortement.
Quels obstacles avez-vous pu rencontrer et comment les avez-vous surmontés ?
Nous avons eu la chance de bénéficier de la notoriété de la marque Enercoop. Cela nous a permis grâce au capital apporté par les sociétaires, de nous protéger des soucis de trésorerie et nous avons pu nous concentrer sur nos activités. Nous avons eu quelques difficultés en 2016, une classique crise de croissance, pour structurer les RH car la place de chacun n’était pas suffisamment définie : en 2 ans nous étions passés de 3 à 12 ! Aujourd’hui nous avons réussi à clarifier notre fonctionnement et développer de nouveaux métiers au sein de la coopérative.. Le prochain défi en matière de RH que nous pourrions rencontrer, serait de réussir à fidéliser nos salariés parce qu’il est difficile de trouver des profils qui aient les compétences recherchées et en même temps un intérêt pour le développement durable et l’innovation sociale.
Enfin, l’aspect commercial de notre activité est parfois aussi un obstacle, il est toujours difficile de vendre quelque chose plus cher que les autres fournisseurs, il faut mettre en avant la valeur ajoutée de notre démarche et la faire accepter, cela demande de la pédagogie, et oblige à la ténacité.
Quel est aujourd’hui le principal enjeu d’Enercoop ?
Le plus grand enjeu que nous rencontrons aujourd’hui c’est de trouver un équilibre économique, d’être en capacité de transformer nos réussites opérationnelles en succès économiques qui nous permettent de dégager des nouvelles ressources pour réinvestir dans des moyens de production ou dans des nouveaux services. Pour le moment, les fonds propres viennent uniquement des sociétaires et nous réfléchissons à comment diversifier nos ressources. Nous souhaitons donc accélérer notre développement commercial.
3 conseils pour un futur entrepreneur ?
Le premier c’est bien s’entourer, se tourner vers des réseaux, discuter avec d’autres entrepreneurs, ne pas hésiter à aller vers des structures qui font de l’accompagnement.
Le deuxième c’est de ne pas avoir peur de se tromper et d’essayer. Il ne faut pas hésiter à se lancer tout en essayant de maîtriser les risques bien sûr !
Le troisième c’est de se méfier des verres d’eau dans lesquels on se noie trop facilement et aller vers l’essentiel. Il ne faut encore pas hésiter à aller chercher de l’aide extérieure, à se faire coacher. Il faut viser haut.
Et le petit conseil bonus, c’est de s’obliger à un équilibre vie professionnelle et vie personnelle parce que cela peut permettre de débloquer se créativité dans certaines situations.
Pourquoi as-tu voulu adhérer au MOUVES ?
J’ai connu le Mouves en 2011, cela m’a paru un outil intéressant en terme de lobbying avec des formats intéressants et innovants. Le Mouves a apporté de nouvelles propositions dans la façon d’aborder les relations dans l’ESS qui permettent de décloisonner et d’être plus en phase avec son époque et ses transitions !