Portrait de Martin Thiriau – SOS Futur

Je travaille pour SOS Futur, une startup créée il y a presque deux ans, dont l’objectif est de réduire la fracture numérique générationnelle.

On accompagne donc les gens à l’utilisation des nouvelles technologies, notamment ordinateurs et tablettes mais aussi smartphones, les objets connectés ou même la domotique via, des formations et initiations avec des associations de seniors avec qui nous travaillons beaucoup.

Nous travaillons également sur de l’accompagnement au quotidien avec de l’aide à domicile, des ateliers ou de l’assistance à distance, avec des outils que nous avons développés permettant de facilement apporter des solutions aux gens à distance.

Et pour finir nous faisons de l’aide à l’achat, c’est à dire qu’en fonction du besoin et du budget des gens on leur propose plusieurs modèles qui leur conviendraient au mieux et après cela nous faisons de la vente ou de la location de matériel.

Depuis peu nous mettons en place des ateliers d’initiation « tablettes » dans tout le Grand Est pour atteindre même les publics isolés ou fragilisés. Le numérique est un prétexte pour créer un lien avec tout le groupe pour que chacun augmente son autonomie et son lien social.

Je suis le co-fondateur je m’occupe de presque toutes les parties, je gère évidemment ce qui est comptabilité et juridique. A côté de cela, je fais beaucoup de développement informatique, mais aussi de la réparation et de la formation. Etant une petite structure, ce qui me plaît c’est aussi pouvoir toucher un peu à tout les corps de métiers de l’entreprise.

Comment êtes-vous devenu entrepreneur social ?

Depuis tout petit j’ai envie de monter mon entreprise, de faire un peu ce que j’ai envie et de pouvoir être libre de mes décisions dans mon métier j’ai donc fait les études qui me semblaient les plus à même de répondre à ce besoin et qui m’ont permis de monter ma boite.

A l’issue de ma formation j’ai intégré le PeeL, le Pôle entrepreneuriat étudiant de Lorraine, au sein duquel j’ai fait mon stage de fin d’études de six mois, mais pour travailler sur mon entreprise, ce qui a vraiment été un déclic pour le lancement de mon entreprise. J’ai rencontré mon associé à partir de là et au fil de discussions et de rencontres on peaufine son offre et on lance son entreprise et voilà, la machine est lancée depuis deux ans maintenant.

Je n’aime pas le terme entrepreneur « social » puisque ça impliquerait qu’il y a des entrepreneurs non sociaux, ou alors que ce n’est pas la norme, je n’aime pas ajouter l’adjectif car cela me paraît évident, ce sont les entrepreneurs « non-sociaux » qui ne devraient pas être dans la norme et aujourd’hui j’ai l’impression que les mentalités des nouvelles générations sont beaucoup plus dans le social qu’avant et la plupart des entrepreneurs que je côtoie sont dans cette optique-là.

Quels sont les obstacles que vous avez surmontés ?

Il y en a beaucoup, c’est vrai que se lancer comme ça, en sortie d’études, on n’a pas vraiment d’expérience professionnelle donc on apparaît comme moins crédible auprès des autres personnes, que ce soit les banquiers ou les autres entreprises c’est difficile de montrer qu’on est à sa place ici et qu’on a la personnalité et les compétences pour mener à bien le projet. Mais le PeeL aide bien dans ces cas, à surmonter ces difficultés.

Il y a évidemment le fait qu’on vit dans un monde où l’on ne peut rien faire sans argent donc il y a aussi cet axe financier qui intervient à un moment et dans ce cas-là c’est pareil il faut essayer de faire des concours, d’aller voir des banques, ce genre de choses, ce qui prends du temps. C’est un obstacle que tout le monde rencontre en tant qu’entrepreneur.

Il faut aussi savoir s’entourer car on ne peut pas vraiment entreprendre seul c’est extrêmement compliqué, au départ j’étais seul et je m’en suis vite rendu compte. Après ça, il faut aussi savoir trouver la ou les bonnes personnes, moi j’ai rencontré mon associé avec qui tout s’est très bien passé, mais je connais d’autres cas où la ou les autres personnes n’étaient pas les bonnes et ça ne s’est pas très bien passé, ce qui a entraîné la chute de l’entreprise.

L’obstacle est vraiment le RH, trouver le bon profil, la bonne personne et avec une petite structure il est difficile de les attirer. Il faut donc aller rencontrer d’autres personnes, d’autres entrepreneurs en allant dans des réseaux comme le Mouves, où les gens ont pas mal d’expériences et de conseils pour pouvoir surmonter ces obstacles.

Quels sont les enjeux actuels de SOS Futur ?

Les enjeux actuels sont ces ateliers dans le Grand Est que l’on commence à mettre en place en début 2018, nous avons déjà plusieurs dates dans plusieurs villes de la région donc l’enjeu est de mener à bien tous ces ateliers et de pourvoir tous les secteurs géographiques qui ont été identifiés comme fragilisés au niveau de l’isolement social et numérique et de pérenniser cette action. Il y a déjà des associations qui font des cours informatiques ou des choses dans ce genre mais comme ce sont souvent des associations, le suivi est plus fragile puisqu’il repose principalement sur des bénévoles et donc l’objectif est de trouver un modèle économique qui permettrait de pérenniser ces ateliers surtout dans une société où, compte tenu de l’isolation de la population, l’autonomie est un gros enjeu.

Trois conseils pour un nouvel entrepreneur social ?

Déjà pour quelqu’un qui voudrait se lancer, je conseille de ne pas hésiter car ce n’est jamais perdu, que l’entreprise perdure ou pas puisque l’on apprend énormément de ses erreurs mais surtout de l’entrepreneuriat. Comme je l’ai dit, mon métier consiste en plein de métiers différents donc forcément en tentant l’entrepreneuriat on acquiert des compétences transdisciplinaires et que l’on soit entrepreneurs par la suite ou pas c’est un gros plus dans la vie et dans un futur emploi si jamais il y a.

Je vais aussi et surtout parler du cas étudiant parce que je me suis lancé quand j’étais étudiant et c’est un peu la seule période de la vie où on n’a « rien à perdre », où n’on a pas de famille, pas d’enfant, pas d’emprunt, donc vraiment rien à perdre. Surtout si vous êtes étudiant, n’hésitez pas à vous lancer.

Ensuite je conseille de ne pas rester seul, d’aller à des rencontres, de développer son réseau. N’hésitez pas à parler de votre projet à beaucoup de monde, personne ne va vous piquer l’idée ne vous inquiétez pas. De toute façon votre idée, quelqu’un l’aura déjà eue au moins dix fois dans le monde donc il ne faut pas avoir peur d’en parler parce que c’est comme ça que les gens vont pouvoir vous donner leurs retours et c’est comme ça que vous allez pouvoir peaufiner votre entreprise, vos offres et vos services. C’est avec ça que vous allez pouvoir vraiment avancer. Il ne faut donc pas hésiter à rencontrer le plus de personnes possible, tout en faisant attention et en prenant du recul car tous les retours que vous aurez, positifs ou négatifs ne seront pas forcément à suivre.

Et pour finir effectivement si on rêve d’être entrepreneur social ce qu’il faut c’est ne pas perdre de vue l’objectif qui est déjà d’être content de se lever le matin, d’être utile à la société et de pas avoir en ligne de mire l’enrichissement financier mais l’enrichissement personnel. Il faut garder la tête froide et de prendre beaucoup de recul sur votre activité et de ne pas tomber dans les travers qu’on connaît des grands groupes actuels.

Pourquoi avez-vous adhéré au Mouves ?

Alors, je ne connaissais pas le Mouves avant d’y adhérer, c’est en tant qu’intervenant autour d’une table ronde que j’ai rencontré l’ancienne coordinatrice du Mouves Lorraine, Laurie Thebault qui était aussi intervenante et à l’issue de cette table ronde on discutait de thématique sociales et elle m’a parlé du Mouves et m’a dit qu’elle me retrouvait dans les valeurs du Mouves et c’est comme ça que je l’ai découvert. C’est vrai que je connaissais déjà quelques entrepreneurs qui y adhéraient et quand on m’a expliqué ce que c’était, ça changeait d’autre réseaux plus classiques que je n’aimais pas trop parce que trop orientés business, j’ai plus adhéré au concept et aux valeurs et je ne le regrette pas parce qu’il y a aujourd’hui des gens que j’apprécie particulièrement au sein du Mouves.

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